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Résidences pour touristes: Airbnb risque de revenir en force en 2023

Photo: iStock

Malgré un repli notable pendant la pandémie, les sites de résidences pour touristes comme Airbnb reviendront fort probablement en force en 2023 grâce à l’entrée en vigueur d’une nouvelle disposition de la loi 67 qui réduit les barrières pour ce type de location.

En mars 2021, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, se réjouissait de l’adoption du projet de loi 67. Cette loi vise surtout à encadrer l’aménagement urbain en zone inondable, mais plusieurs dispositions variées sont enfouies dans le projet de loi. On y trouve notamment des dispositions pour faciliter l’offre de logements sur des sites comme Airbnb.

Ces dispositions concernant Airbnb entrent en vigueur en 2023. Les citoyens pourront alors louer leur résidence principale sans qu’aucun règlement municipal ne puisse les restreindre à une zone géographique définie du territoire.

Les locateurs devront toujours obtenir une attestation d’établissement de résidence principale. Elle continuera d’être délivrée par la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ). Les citoyens devront vérifier directement auprès de leur municipalité si leur hébergement est conforme au règlement de zonage. De cette façon, les villes auront un meilleur portrait de l’offre d’hébergement touristique sur leur territoire.

De plus, la loi donnera plus de pouvoirs au ministère du Tourisme. Il pourra retirer ou suspendre l’attestation d’établissement de résidence principale en cas d’infractions répétées à la tranquillité publique.

Des données récentes montrent toutefois que la vaste majorité des logements offerts sur Airbnb à Montréal font fi des règles en vigueur.

Après mars 2023, les municipalités qui souhaiteront toujours restreindre ou interdire les résidences pour touristes devront d’abord demander l’avis des citoyens par référendum.

Mauvaise nouvelle, dit le FRAPRU

Pour le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), l’obligation pour les municipalités de tenir un référendum «compliquera la vie» aux municipalités.

«Plus on rend ça difficile d’encadrer par des règlements ambitieux, par exemple en obligeant des étapes supplémentaires comme des référendums, moins on agit rapidement et plus on perd des logements», affirme la porte-parole Véronique Laflamme.

En rendant cette pratique plus accessible, Montréal pourrait ainsi voir s’enflammer son nombre de locations de courte durée de type Airbnb.

«Au final, ça risque d’avoir comme résultat la perte de logements locatifs au moment il faut tout faire pour protéger ces logements. […] Les logements abordables qu’on perd maintenant, on ne les reverra pas. Il y a des logements qui sont revenus sur le marché locatif pendant la pandémie, mais ils ne sont jamais revenus à prix régulier», explique Mme Laflamme.

Le FRAPRU souhaite l’interdiction complète de ce type de location. Cela permettrait de freiner les locateurs illégaux et de permettre le retour de logements à des prix décents.

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