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Le défilé de la Fierté annulé à «cause d’un quiproquo»

Photo: Pablo Ortiz, collaboration spéciale

«Le défilé a été annulé à cause d’un quiproquo, après une série d’échanges chaotiques, causés par des problèmes de communication», peut-on lire dans le rapport d’analyse indépendante sur l’annulation du défilé de la Fierté à Montréal en août dernier, publié ce mercredi.

Philippe Schnobb a été mandaté pour se pencher sur le déroulement des événements qui ont conduit à l’annulation de la parade, mais aussi sur le système de gouvernance et les processus décisionnels entourant l’activité.

Selon le rapport, très tôt dans la journée, une conversation entre deux membres de Fierté Montréal marque un «point tournant» après que le manque d’effectifs a été constaté. Un «quiproquo» pousse une des deux personnes à annoncer l’annulation du défilé à l’externe, ce qui entraîne la démobilisation des services de sécurité, notamment du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Alors que le directeur général de Fierté Montréal, Simon Gamache, n’est au courant que du manque d’effectifs, il donne la consigne de rester en «stand-by», mais sans le savoir encore, la machine se déchaîne alors qu’il n’avait pas autorisé l’annulation du défilé.

«Pendant son déplacement [vers le Centre Sheraton], il ignore que le SPVM a été informé de l’annulation du défilé, il ignore que les effectifs policiers et les bénévoles ont été démobilisés et il ignore que la nouvelle a été diffusée à la radio», explique le rapport.

Face à la nouvelle qui a déjà pris de l’ampleur, Simon Gamache autorise la confirmation de la nouvelle. Ce dernier aurait expliqué à M. Schnobb s’être ainsi retrouvé «devant un fait accompli».

Le rapport souligne qu’un manque d’expérience dans l’équipe de logistique, combiné au départ de deux personnes clés, pourrait expliquer que certains besoins, dont le manque de personnel, aient été oubliés.

Pour rappel, le défilé annuel de Fierté Montréal avait été annulé au dernier moment étant donné qu’il manquait 96 agents d’accueil pour assurer la sécurité le long du parcours.

Le défilé, qui représente 3% du budget total alloué aux festivités de la Fierté de Montréal, devait réunir 12 000 participants au sein de 137 contingents qui devaient parcourir 2,7 km dans la métropole. À la suite de l’annulation, de nombreuses rumeurs avaient circulé et la mairesse de la Ville de Montréal, Valérie Plante, avait demandé la tenue d’une enquête indépendante.

Une révision du plan de mesures d’urgence recommandé

M. Schnobb formule plusieurs recommandations à l’intention de Fierté Montréal. Il recommande notamment une révision du plan de mesures d’urgence pour toutes les activités liées au défilé et l’embauche de personnel rémunéré pour assurer la sécurité, au lieu de se fier à la mobilisation de bénévoles.

De plus, M. Schnobb suggère à Fierté Montréal de procéder à une refonte de son organisation et à la tenue d’une formation sur les rôles et responsabilités des administrateurs, des officiers et de la direction générale.

Une soixantaine de rencontres ont été nécessaires avec des employés, des membres du conseil d’administration et de la direction générale de Fierté Montréal pour comprendre les causes du problème.

Par voie de communiqué, Moe Hamandi, président.e du conseil d’administration de Fierté Montréal, a expliqué accueillir ce rapport avec «ouverture et humilité».

Outillé.e.s de ressources externes, nous avons déjà amorcé plusieurs chantiers au sein de l’organisme. Ces recommandations viennent bonifier et préciser nos prochaines actions.

Moe Hamandi

Valérie Plante salue quant à elle la «collaboration et la proactivité» de Fierté Montréal. Elle souligne que le rapport de M. Schnobb contribuera à «rétablir la confiance du public» envers Fierté Montréal.

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