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Affaire Koray Kevin Celik: la famille réclame la création d’un comité indépendant

Photo: François Carabin, Métro

Soutenue par la Ligue des droits et libertés (LDL) et la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP), la famille de Koray Kevin Celik, décédé à la suite d’une intervention policière en avril 2017, exige la création d’un comité indépendant afin de réexaminer l’entièreté de la preuve dans cette affaire.

Les parents de Koray Kevin Celik dénoncent depuis 2019 la décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de ne pas porter d’accusations contre les policiers ayant procédé à l’arrestation de leur fils le 6 avril 2017.

Rappelons qu’en avril dernier, le rapport du coroner Luc Malouin avait conclu que l’intervention policière en question avait été non conforme. Selon le coroner, les policiers n’avaient pas appliqué «les principes élémentaires d’une bonne intervention».

Les policiers mobilisés lors de l’intervention avaient affirmé qu’aucun coup n’avait été porté à Koray Kevin Celik en 2017 lors de son arrestation, contrairement à ce que la famille de la victime maintenait. Le rapport d’enquête a cependant révélé que plusieurs coups ont été portés à M. Celik et que l’intervention policière à son égard a joué un «rôle déterminant» dans sa mort.

«Les conclusions du coroner sont graves et en contradiction avec les motifs évoqués par le DPCP justifiant la décision de ne porter aucune accusation contre les policiers. Me Malouin semble avoir accordé une grande crédibilité aux déclarations faites par les parents, contrairement au BEI et au DPCP. Pour ces motifs, la famille considère que l’enquête du BEI ayant mené à la décision du DPCP était biaisée», lit-on dans un communiqué publié lundi.

Le père de Koray Kevin Celik y témoigne également, affirmant que la famille perd confiance envers les autorités de la province.

«Leur manque de neutralité, d’indépendance et d’impartialité en est la raison. Leur biais en faveur des officiers de police, leur représentation préjudiciable de nos récits du meurtre et leur mépris total pour nos droits et nos émotions nous ont profondément marqués et blessés moralement. Notre fils mérite justice», affirme Cesur Celik.

Des appuis pour la famille Celik

Le porte-parole de la CRAP, Alexandre Popovic, est d’avis que «d’autres paires de yeux» doivent jeter un regard nouveau sur ce dossier.

«Le DPCP prétend que la force utilisée par les quatre policiers était nécessaire, alors que le coroner dit exactement le contraire, tandis que le Comité de déontologie policière parle de force plus grande que celle nécessaire. Bien qu’il soit de plus en plus isolé, le DPCP s’entête à penser qu’il est le seul à avoir raison», indique-t-il.

La Ligue des droits et libertés avait, en avril dernier, réclamé la tenue d’une nouvelle enquête à la suite du dépôt du rapport du coroner Luc Malouin.

Considérant que la décision du DPCP de ne pas porter d’accusations contre les policiers impliqués dans l’arrestation de Koray Kevin Celik était «entièrement basée sur la version policière», la LDL avait demandé que cette décision soit infirmée à la lumière des révélations du rapport d’enquête du coroner.

La coordinatrice de la LDL, Laurence Guénette, croit que le cas de Koray Kevin Celik est «tristement emblématique».

«Il est plus que temps d’intervenir pour que le système qui accueille et traite les enquêtes suite à des décès de citoyens aux mains de la police soit impartial, indépendant et transparent. Nous demandons au gouvernement de reconsidérer la décision du DPCP dans ce cas, mais aussi d’en tirer les bonnes leçons pour d’autres cas et pour l’avenir», souligne-t-elle.

Les événements du 6 avril 2017

Le 6 avril 2017, l’incident ayant mené à la mort de Koray Kevin Celik s’était déroulé sur le lieu de résidence des parents de la victime, à L’Île-Bizard. M. Celik était alors en visite chez eux. Au cours de la soirée du 5 avril, l’homme était devenu agité et avait tenté de prendre la route pour s’approvisionner en pilules pour dormir, bien que son état ne lui permettait pas de conduire.

Sa mère s’était interposée pour l’en empêcher avant que la situation ne dégénère et qu’elle fasse appel aux autorités pour obtenir de l’aide. La visite des forces de l’ordre a débouché sur une altercation mortelle pour M. Celik. Les policiers ont fait usage de la force pour maîtriser l’homme alors âgé de 28 ans. Plusieurs coups de bâton télescopique lui ont notamment été assénés. Une fois au sol et menotté, Koray Kevin Celik ne respirait plus.

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