Une hausse de l’essence «injustifiée» dit CAA Québec

Les automobilistes se heurtent depuis jeudi matin à une hausse de près de 0,10$ du prix du litre d’essence à la pompe, une augmentation «injustifiée», selon CAA Québec.

«Les détaillants exagèrent dans leur fixation du prix de l’essence et la forte hausse dans la région de Montréal est très déplorable, surtout qu’elle arrive au début des vacances de la construction», a lancé Cédric Essiminy, porte-parole de CAA Québec.

L’augmentation n’est cependant pas directement liée au début des vacances de la construction. «Le Québec n’a pas assez de consommateurs pour pouvoir faire monter le prix du gaz, a expliqué M. Essiminy. Toutefois, en Amérique du Nord, nous sommes en période de vacances et de grands déplacements, ce qui a tendance à faire augmenter le prix en général.»

Le prix du litre est influencé par les valeurs du baril et du raffinage, qui se négocient sur les marchés, ainsi que des marges des détaillants.

Dans certains postes d’essence de Montréal et des environs, le prix du litre d’ordinaire se rapprochait de 1,50$. Selon le site essencemontreal.com qui répertorie les différents prix du carburant grâce aux internautes, les consommateurs de Vaudreuil-Dorion, de Saint-Bruno et de Saint-Jean-sur-Richelieu payaient plutôt 1,33$ ou 1,37$ par litre. Au Québec, le prix moyen est de 1,42$.

Selon l’Association québécoise des indépendants du Pétrole (AQUIP), les prix suivent une logique capitaliste et une hausse est normale. Les détaillants se livrent une guerre de prix où chacun diminue ses marges au maximum. Certains vendent souvent à perte pendant quelques jours, puis quand ils n’en peuvent plus, augmentent leur prix d’un coup.

«C’est un domaine très compétitif où il y a beaucoup de concurrence», a indiqué la PDG de l’AQUIP, Sonia Marcotte.

L’une des meilleures façons d’éviter ce genre de hausse drastique serait d’imposer un prix minimal et maximal effectif qui serait modifié quotidiennement. Le prix varierait encore, mais de façon plus douce.

Un prix plancher permet aux petits joueurs de rester dans le marché en empêchant les gros détaillants de vendre à perte afin d’éliminer la concurrence ce qui leur ferait profiter d’un marché moins concurrent pour fixer des prix plus hauts que dans un marché de concurrence libre.

Ultramar et Couche-Tard ont refusé de commenter cette hausse de prix. Suncor, la société mère de Petro Canada, n’a pas rappelé Métro.