La table est mise pour le prochain maire
Le maire par intérim Laurent Blanchard se moque bien d’avoir dirigé Montréal pendant cinq mois dans un «quasi-anonymat». Celui qui a remplacé Michael Applebaum, qui avait lui-même remplacé Gérald Tremblay, est en fait plutôt fier d’avoir accompli ses projets sans faire de vagues.
«Si j’ai permis à Montréal de reprendre son souffle, tant mieux. J’ai fermé les livres et j’ai fait maison nette», a-t-il lancé en conférence de presse, mercredi, citant par exemple les améliorations à la loi sur l’intégrité, les Mosaïcultures et l’absence de scandales.
Il a critiqué par contre certains candidats à la mairie qui brandissent l’épouvantail de la corruption, qui serait encore présente à l’hôtel de Ville, pour se faire du «capital politique». Selon lui, les mécanismes sont en place pour que «ce qui s’est passé dans le passé, ne puisse pas arriver à nouveau.»
«Les candidats parlent de crime, d’incompétence… c’est facile à dire, mais dire que Montréal est encore la capitale de la corruption, ça me paraît au minium abusif, a-t-il affirmé. Il peut y avoir des améliorations, mais dire qu’il faut chambouler complètement la structure de la Ville, ça ne m’apparaît pas la meilleure façon.»
La présidente du comité exécutif, Josée Duplessis, a quant à elle rappelé les dossiers importants: négociations avec le gouvernement pour renouveler ClimatSol, lutte contre l’agrile du frêne, l’inversion du pipeline d’Enbridge, les projets de compostage…
«Il y a eu beaucoup de partisanerie [dans le dossier du compostage], a expliqué Mme Duplessis. Des scénarios seront présentés au nouveau maire. Je n’ai pas voulu les rendre publiques parce que la discussion se dégradait. Il est important de faire la collecte des matières organiques.»
Elle a souligné que les fonctionnaires de la ville n’ont plus peur de donner leur avis et reprennent le pouvoir qui leur revient.
«La qualité de leur rapport a augmenté de 300%», a-t-elle lancé.
Les numéros 1 et 2 à l’hôtel de Ville notent avec satisfaction que la collaboration a perduré malgré la campagne électorale et espèrent qu’elle perdura même si le futur conseil de ville se retrouve composé d’une mosaïque de différents partis.
Au prochain maire, Laurent Blanchard lui conseille par ailleurs d’être zen et de se rappeler que tous les projets ne se feront pas en une journée, ni en un mois.
Dans Hochelaga
Sa «garde partagée» entre son rôle de maire et de candidat qui brigue le poste de conseiller de ville dans le district électoral d’Hochelaga pour une troisième fois de suite se porte bien, a raconté M. Blanchard.
Il ne croit pas que son troisième mandat est en danger, à cause notamment de son enracinement dans l’arrondissement où plane l’aura de Louise Harel et qu’il se présente avec la même équipe qui a été élue à la dernière élection.
Ses adversaires sont quant à eux sûrs d’être capables de déloger le maire intérimaire.