Bars ouverts jusqu’à 6h: plus de policiers seront déployés
Si le projet pilote sur l’ouverture des bars jusqu’à 6h à Montréal obtient le feu vert de la Régie des alcools, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) promet de déployer plus d’effectifs.
«Le nombre de policiers pourra être augmenté autant en nombre qu’en heures de travail. S’il y a des besoins, nous allons les combler», a déclaré Gilles Bouchard, agent-enquêteur au SPVM, qui a témoigné ce jeudi devant la Régie des alcools, des courses et des jeux. Selon M. Bouchard, la présence accrue d’agents aiderait à prévenir les risques de débordements.
Le haut fonctionnaire Michel Valade, qui a témoigné plus tôt en journée, a pour sa part fait valoir que l’ouverture des bars jusqu’à 6h aiderait au «branding» de Montréal. «On rêve d’une ville festive, culturelle, où la vie nocturne a une place significative», a-t-il expliqué aux deux régisseurs.
Les audiences, qui ont débuté jeudi et se termineront vendredi, visent à étudier l’octroi d’un permis spécial aux 19 bars des rues Saint-Denis et Crescent participant au projet pilote de prolongement des heures d’ouverture, annoncé par le maire Denis Coderre en mars. La décision des régisseurs sera connue au début de la semaine prochaine.
Le projet pilote sera l’occasion de compiler des données notamment sur l’achalandage, les bénéfices économiques, ainsi que sur le taux de criminalité et de plainte, a indiqué le fonctionnaire Valade. Ce dernier a ajouté que si la Régie approuve le projet, une consultation publique pourrait être menée par la suite pour étudier la possibilité d’un scénario permanent.
Quelques voix s’élèvent
Un opposant au projet pilote s’est présenté aux audiences, jeudi, tandis que quelques autres sont attendus vendredi. Vinod Gandhi, propriétaire de l’Hôtel Quartier Latin, a dit craindre que l’ouverture prolongée des bars nuise à la quiétude des résidants des environs. Ce dernier a admis avoir entamé des poursuites judiciaires pour résilier le bail du bar au rez-de-chaussé de son hôtel, En cachette. Ce bar fait d’ailleurs partie des participants au projet pilote.
L’organisation Mothers against drunk driving (MADD) fera pour sa part des représentations vendredi. «Tant mieux s’il y a plus de policiers, mais comment vont-ils s’assurer que les gens saouls ne prennent pas leur voiture? Il nous faut plus de détails», a déclaré Angeliki Souranas, présidente nationale de l’organisation, aussi en charge de la région de Québec. Cette dernière espère que si le projet a le feu vert, les résultats seront partagés au public.