Colère contre des coupes de services aux personnes handicapées
L’organisme Ex æquo a symboliquement déposé une casserole au cabinet du premier ministre du Québec lundi pour protester contre des coupes de services qui affectent les personnes handicapées à Montréal.
Dans les derniers mois, l’organisme a reçu une vingtaine de plaintes de la part de personnes à mobilité réduite qui subissent une diminution de leurs heures de services d’aide au repas. Au moins deux Centre de santé et de services sociaux de la métropole, soit le CSSS Lucille-Teasdale et le CSSS Cœur-de-l’île, ont notamment révisé à la baisse les services offerts à certaines clientèles.
«Pendant dix ans, un employé du CSSS venait gratuitement chaque semaine cuisiner des repas que je pouvais consommer jusqu’à son retour», a relaté René Ménard. Atteint de paralysie cérébrale, M. Ménard est incapable de se préparer lui-même sa nourriture.
«En octobre, on m’a informé que je n’y aurais droit qu’une semaine sur deux, s’est désolé M. Ménard, qui n’a qu’un faible revenu. Je dois maintenant payer 48$ par mois pour maintenir ce service qui m’est essentiel, ce qui m’appauvrit de façon catastrophique. Je dois couper ailleurs, comme dans mes loisirs, pour subvenir à mes besoins.»
Au CSSS Cœur-de-l’Île, on explique que l’accroissement des demandes, combiné à une stagnation des ressources financières et humaines, ont forcé depuis quelques mois une révision de l’offre de services. «On doit desservir le plus grand nombre de personnes possibles et respecter les priorités ministérielles. Ça s’est traduit par une révision à la baisse des services pour certaines clientèles», a souligné Sylvie Lantier, chef des communications au CSSS Cœur-de-l’Île.
Désormais, seules les personnes dont la préparation du repas s’inscrit dans un cadre thérapeutique recevront ce service gratuitement. Pour les autres, Mme Lantier assure qu’un suivi est fait pour que les ressources communautaires ou familiales prennent le relais.
Ex æquo rejette le blâme de ces coupes sur les mesures d’austérité du gouvernement Couillard. L’organisme a l’intention de continuer à acheminer des casseroles au premier ministre, notamment par des envois postaux à son cabinet à Montréal, à la permanence du parti et à l’Assemblée nationale, dans les prochaines semaines.