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Québec et Montréal se renvoient la balle au sujet des animaux sauvages

Photo: Collaboration spéciale

Les citoyens montréalais aux prises avec un animal sauvage agressif devront s’armer de patience. Savoir quelle autorité contacter est difficile, et le délai d’intervention est trop long pour être efficace.

Un dimanche de juillet, Mathieu D’Amours se baladait au parc du Mont-Royal avec sa copine et sa belle-sœur, près du lac aux Castors, quand un écureuil s’est attaqué à leur trio et à deux familles avec des enfants. Visiblement malade, l’écureuil tentait férocement de les mordre, au point où le jeune professionnel a dû se défendre avec un bâton.

«On craignait qu’il ait la rage, car il était très agressif. La vie de personne n’était en danger, mais on ne voulait pas qu’il morde quelqu’un, surtout pas un enfant», dit-il.

La situation surréaliste l’a poussé à composer le 911 pour neutraliser l’animal. Personne au parc ne savait à qui s’adresser, une procédure qui devrait être éclairée, selon Mathieu D’Amours.

Le répartiteur du 911 lui a dit qu’il était de la responsabilité du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs de s’en charger. M. D’Amours a donc appelé le ministère. L’agent qui lui a répondu a évoqué la possibilité de mobiliser un agent de conservation de la faune en poste à Saguenay, ce qui était en fait totalement improbable, selon le porte-parole du ministère, Jacques Nadeau.

«Un animal sauvage, même très petit, peut attaquer et causer des dégâts. C’est un enjeu de conscientisation de la population.» – Mathieu Gaudreault, attaché de presse du cabinet du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs

Le répartiteur du 911 appelé par une autre famille a pour sa part envoyé immédiatement un agent du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

«Le ministère de la Faune et la police se relançaient la balle, on sentait qu’ils ne savaient pas qui devait s’en occuper», dit Mathieu D’Amours, qui salue cependant le travail patient du policier.

Confusion entre les autorités
Même s’il est intervenu pour protéger les citoyens, le SPVM est clair : s’occuper des animaux sauvages n’est pas de sa responsabilité, mais de celle de la Ville de Montréal. Selon la société Les amis de la montagne, qui vise à protéger et à mettre en valeur le mont Royal, seuls les cols bleus du parc et les agents de conservation de la faune sont autorisés à intervenir. Sur place, les citoyens, comme Mathieu D’Amours, ne savaient pas à qui s’adresser.

«S’il y avait un enjeu de santé publique, la Direction de la santé publique devrait être mise au fait, et elle impliquerait ensuite notre agent de la faune, si nécessaire», explique de son côté Renée Pageau, relationniste pour la Ville de Montréal, qui souligne le caractère rare d’un tel incident.

Cette procédure est cependant trop longue, selon Mathieu D’Amours. «Ce n’est pas vrai qu’un raton laveur ou un renard va attendre 1 heure 30 ou plusieurs jours que l’autorité appropriée se présente et rédige un rapport», dit-il.

Des patrouilleurs de la société Les amis de la montagne sur place ont déploré le manque de formation des policiers pau sujet des animaux sauvages. Les agents du SPVM sont formés pour attraper les chiens dangereux, mais leur équipement n’est pas approprié dans ce cas. La direction de la société refuse toutefois de s’avancer publiquement sur la qualité de leur formation.

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