Chantier Turcot: congestion et nombreux détours à prévoir
Les automobilistes devront prendre leur mal en patience alors que le méga chantier de l’échangeur Turcot paralysera l’ouest de Montréal cet automne. Six fermetures majeures sont prévues autour de l’autoroute 20.
Le ministère des Transports du Québec (MTQ) et le consortium KPH Turcot ont dévoilé les travaux prévus pour les cinq prochaines années, lors d’une rencontre d’information technique lundi.
Dès le 20 octobre, un tronçon du boulevard Angrignon et la rue Pullman seront fermés à la circulation pour un mois. Les automobilistes devront faire face à un détour important de plusieurs kilomètres, passant par la rue Saint-Jacques et la rue Notre-Dame.
À la fin de ces travaux en novembre, les entrées de l’avenue Saint-Pierre, du boulevard Sainte-Anne-de-Bellevue, de l’accès à la 20 ouest et la route 138 ouest seront fermées.
«Tout se fait par étape, indique Sébastien Marcoux, directeur adjoint de KPH Turcot. Des mesures d’atténuation sont mises en place comme la reprogrammation de feux de circulation ou la présence de signaleurs.»
Une équipe de plus de 50 personnes coordonnent à temps plein les travaux du projet Turcot.
Le maire de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, Russell Copeman, admet que les prochains mois seront difficiles pour les automobilistes du secteur.
«Nous subissons les conséquences de ces travaux, mais il n’y a pas d’alternative, nous ne pouvons tout de même pas élargir les rues Sherbrooke ou Saint-Jacques! Tout ce que nous pouvons faire est d’instaurer des mesures d’apaisement de la circulation. Nous sommes en communication étroite avec le MTQ.»
75 dos d’âne ont été installés dans les rues résidentielles de l’arrondissement pour décourager les automobilistes à circuler dans les rues locales. Les lignes d’autobus 105 et 90 ont également augmenté leur service.
«4000 personnes travaillent au Centre universitaire de santé McGill sur notre territoire, sans compter les patients et les visiteurs. Pour pallier aux entraves présentes, j’encourage les gens à laisser la voiture à la maison et prendre le transport en commun», ajoute le magistrat.
Le transport collectif, la seule solution
Le MTQ lance un appel à la population pour utiliser le transport collectif, particulièrement dans le secteur ouest.
Le chroniqueur à la circulation Denis Niquette est du même avis. «C’est un chantier majeur et complexe. Il faut s’armer de patience, ce ne sera vraiment pas évident. Le meilleur conseil est d’utiliser le transport en commun», dit-il.
Selon lui, l’automobiliste n’a pas le choix de modifier ses habitudes, son trajet ou idéalement son transport. «Certains auditeurs ont déjà changé d’emploi ou ont même déménagé pour résoudre la problématique de circulation de leur secteur. Ce sont des impacts vécus au quotidien», raconte le chroniqueur.
Certains usagers de la route n’ont pas la possibilité d’utiliser de transports alternatifs comme les nombreux camionneurs qui livrent chaque jour dans ce secteur.
«Évidemment, nous vivons un impact, particulièrement au niveau de la livraison locale, par exemple des électroménagers ou de la distribution dans les supermarchés, explique Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association du Camionnage du Québec. Les coûts d’opérations augmentent. L’échangeur Turcot est un passage difficile, mais obligatoire. Le transport collectif est la seule solution pour soulager le réseau routier.»
L’association lancera sous peu une application mobile pour aider les camionneurs à connaître et éviter les embûches de la circulation en temps réel.