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PKP devra respecter l'ADN social-démocrate du PQ

Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

SHAWINIGAN, Qc — Le grand patron de l’empire Québecor, Pierre Karl Péladeau, devra respecter l’engagement social-démocrate du Parti québécois s’il revient au bercail.

C’est le rappel lancé à mots couverts par le doyen des élus péquistes, François Gendron, mercredi, à l’ouverture du caucus de la formation à Shawinigan.

Les spéculations vont bon train en effet sur un retour du baron de la presse et ancien chef démissionnaire du PQ, à la suite d’une entrevue à Radio-Canada mardi où il a déclaré qu’il était «en réserve de la République» et disposé à revenir en politique.

Le chef péquiste Jean-François Lisée a par la suite laissé entendre qu’il accueillerait à bras ouverts son prédécesseur, qui a démissionné en mai 2016 pour des raisons familiales.

En point de presse mercredi matin dans un hôtel de Shawinigan juste avant la séance du caucus, le député d’Abitibi-Ouest, François Gendron, a également fait savoir que M. Péladeau était bienvenu, tout en rappelant à l’homme d’affaires que le PQ est campé au centre-gauche.

«Tous les éléments progressistes sont bienvenus au Parti québécois, surtout pour mettre l’accent sur la social-démocratie», a-t-il lancé d’entrée de jeu.

«J’ai dit ce que j’avais à dire, il appartient à M. Péladeau d’être plus précis s’il a le goût de le faire.»

Rappelons que le grand patron de Québecor a un historique controversé en matière de relations de travail. Il est notamment à l’origine de deux lock-out, au Journal de Québec et au Journal de Montréal.

Lors des deux précédentes courses à la direction, celle de 2015 qui a couronné PKP et celle de 2016 qui a mené à la victoire de Jean-François Lisée, François Gendron a appuyé Alexandre Cloutier.

Comme plusieurs autres élus péquistes, M. Gendron a réitéré sa loyauté envers son chef, malmené par les sondages actuellement défavorables au PQ. Les députés ont serré les rangs derrière M. Lisée, indiquant par là qu’ils ne cherchaient pas à le renverser au profit de PKP.

«Les troupes sont derrière M. Lisée parce que c’est lui notre chef, c’est lui qui a été élu à la grande majorité, il est le mien également», a énoncé M. Gendron.

Quand des journalistes ont demandé au député de Bourget, Maka Kotto, si le retour de M. Péladeau était une menace éventuelle à l’autorité de M. Lisée et s’il volait la vedette, il a répondu non.

«Non, pas du tout, Pierre Karl peut apporter sa contribution (sans affaiblir le leadership de M. Lisée)», a commenté la députée de Pointe-aux-Trembles, Nicole Léger.

«C’est un acteur clé du mouvement, je vois ça d’un très bon oeil, a-t-elle poursuivi. On a toujours su qu’il reviendrait, qu’il n’abandonnerait pas la cause.»

La députée de Taillon, Diane Lamarre, a vanté l’ardeur au travail de son chef et sa capacité d’aller à la rencontre des Québécois.

«Les membres ont donné un mandat clair à M. Lisée, ils l’ont élu démocratiquement, et ensuite on a eu un congrès (en septembre dernier) qui lui a donné un mandat très clair aussi (au cours d’un vote de confiance), je pense qu’il faut respecter cette gouvernance.»

Les élus péquistes sont réunis jusqu’à jeudi à Shawinigan pour préparer la rentrée parlementaire de février.

Ce caucus revêt une importance particulière à la suite du départ annoncé la semaine dernière de trois de ses poids lourds, soit Alexandre Cloutier, Agnès Maltais et Nicole Léger. D’autres élus ont aussi fait savoir qu’ils étaient en réflexion, notamment Nicolas Marceau.

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