Le PLQ veut freiner la spéculation sur les terres agricoles
LONGUEUIL, Qc — Un gouvernement libéral réélu mettrait des bâtons dans les roues d’une société qui accapare des terres agricoles et dont le président du conseil d’administration est un cofondateur de la Coalition avenir Québec (CAQ).
Le chef libéral Philippe Couillard s’est engagé jeudi à freiner la spéculation sur les terres agricoles, afin d’aider les jeunes agriculteurs qui veulent prendre la relève.
Or un des joueurs majeurs dans l’acquisition de terres est Pangea et le président de son conseil d’administration est Charles Sirois, qui a été partenaire de François Legault dans le lancement de la CAQ.
Selon les données de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Pangea a acquis 5878 hectares depuis 2012, l’équivalent de 11 000 terrains de football. Le total des transactions s’élève à 28,05 millions $.
Dans un deuxième mandat, un gouvernement Couillard limiterait l’achat de terres à 100 hectares par an par fonds d’investissement. On voudrait ainsi «calmer le marché» et freiner la pression fiscale à la hausse sur les producteurs agricoles.
«On va ainsi protéger le modèle des fermes familiales, qui est si essentiel, a déclaré M. Couillard dans un discours devant l’UPA à Longueuil. Il est clair que l’achat de grandes surfaces par les fonds d’investissement est une encoche au modèle souhaité de fermes familiales à taille plus humaine.»
L’accaparement des terres agricoles par des institutions financières et des fonds d’investissement a fait la manchette au cours des dernières années dans les régions.
L’UPA a régulièrement dénoncé la situation et blâmé Pangea.
Par ailleurs, Philippe Couillard a réitéré qu’il allait défendre la gestion de l’offre pour la production laitière, dans le cadre des négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
Les libéraux s’engagent également réviser les programmes de la Financière agricole, qui est en quelque sorte l’assureur collectif des producteurs, pour qu’ils prennent mieux en considération les intempéries naturelles.
Aussi, le PLQ s’engage à réviser le controversé programme de crédit de taxes foncières agricoles, qu’il avait renoncé à réformer après une fronde des producteurs en 2017. Québec promet 20 millions $ pour indemniser les producteurs d’ici à la mise en oeuvre du nouveau programme.