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Pneus usagés: la VG note «plusieurs lacunes»

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot

QUÉBEC — Recyc-Québec ne gère pas efficacement le programme de récupération des pneus usagés, a tranché la vérificatrice générale du Québec.

Guylaine Leclerc a noté dans son rapport publié vendredi que Recyc-Québec manquait à plusieurs de ses objectifs contenus dans le Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d’usage 2015-2020.

La société d’État a notamment pour objectifs de récupérer les pneus usagés, de surveiller leur traitement pour qu’ils ne génèrent aucun déchet et de favoriser le développement d’une industrie des pneus hors d’usage.

«Recyc-Québec n’assume pas le leadership qu’on se serait attendu qu’il assume. Il est plutôt réactif, par rapport à proactif. On le voit bien par rapport au nombre de transformateurs (de pneus usagés) qu’il y a; on est passé de dix à quatre», a-t-elle déploré en conférence de presse.

C’est un problème dans la mesure où il y a actuellement un surplus de pneus usagés: leur poids est passé de 15 400 tonnes en 2014 à 33 400 tonnes en 2016.

«La quantité de pneus récupérés dépasse la capacité totale de traitement de l’industrie du remoulage et du recyclage», est-il écrit dans le rapport.

«On ne réussit pas à recycler autant de pneus que ce qui est laissé», a ajouté la vérificatrice générale devant les journalistes.

Mme Leclerc reproche également à Recyc-Québec de ne pas gérer convenablement le traitement des pneus.

«Bien que le programme sur les pneus hors d’usage indique que leur transformation ne doit générer aucun déchet, Recyc-Québec ne s’en assure pas», écrit-elle dans son rapport.

Elle n’a toutefois pas voulu s’avancer sur les risques environnementaux que cela pourrait représenter.

Planification financière problématique

Mme Leclerc souligne également que la société d’État ne s’assurait pas que le programme soit autofinancé, par l’entremise des 3 $ qu’elle perçoit de Revenu Québec pour chaque pneu neuf vendu.

«Recyc-Québec ne gère pas son programme sur les pneus hors d’usage dans un souci d’autofinancement. En fait, elle n’a pas l’assurance qu’elle pourra s’acquitter de ses responsabilités à cet égard à l’aide uniquement des droits perçus sur la vente de pneus neufs», peut-on lire dans le rapport.

«Recyc-Québec n’a pas effectué de planification budgétaire à moyen et à long terme appuyée par des prévisions financières réalistes qui tiennent compte notamment des pneus toujours en circulation.»

En 2017, Recyc-Québec a reçu 25 millions $ de ce fonds, selon la vérificatrice générale.

Dans ses recommandations, Guylaine Leclerc appelle notamment la société d’État à mieux assurer son leadership dans l’industrie, à surveiller davantage le traitement des pneus et à élaborer une planification financière relativement à l’autofinancement du programme.

Recyc-Québec à l’écoute

Dans un communiqué, Recyc-Québec s’est engagée à agir conformément aux recommandations émises dans le rapport de la vérificatrice générale.

«Nous nous engageons aujourd’hui à poursuivre les optimisations en cours et celles à venir et qui sont en adéquation avec l’objectif du programme», a déclaré Sonia Gagné, présidente-directrice générale de Recyc-Québec.

«Déjà plusieurs actions concrètes ont été réalisées dans les deux dernières années et nous continuerons assurément de travailler de pair avec l’ensemble de l’industrie afin d’atteindre les cibles fixées par le Programme.»

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