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Déversement de pétrole et Enbridge: les coûts

Dene Moore - La Presse Canadienne

PRINCE RUPERT, C.-B. – Si un pétrolier renversait son contenu au large de la côte nord de la Colombie-Britannique, les coûts associés à cette catastrophe seraient plus importants que les bénéfices anticipés pour le projet d’oléoduc Northern Gateway dans la partie nord de la province, révèle une étude du Centre des pêcheries de l’université de la Colombie-Britannique (UBC).

La recherche, financée par l’organisme écologiste World Wildlife Fund Canada, s’est concentrée sur les pertes potentielles que pourraient subir les industries de la pêche commerciale, du tourisme et de l’aquaculture, ainsi que les activités portuaires de la région, si un déversement de pétrole venait à se produire.

En utilisant le naufrage du pétrolier américain Exxon Valdez comme base de référence, les chercheurs ont évalué les impacts de divers scénarios allant d’une situation «idéale» sans impact, à un déversement de 257 000 barils de pétrole dû à un impact majeur et ce, à plus de 52 kilomètres de la rive, là où se trouvent l’archipel Haida Gwaii et l’île Porcher, près de Prince Rupert.

Selon la directrice du Centre des pêcheries, Rashid Sumaila, l’étude permet de démontrer qu’advenant un déversement de pétrole, les revenus pour la côte nord de la Colombie-Britannique grâce à l’oléoduc Northern Gateway de la société Enbridge (TSX:ENB) seraient annulés par les coûts liés au déversement.

L’industrie liée à la mer emploie environ 10 pour cent de la population de la côte nord de la Colombie-Britannique. En tenant compte des impacts indirects de ces emplois, cette industrie emploie environ 30 pour cent de la population de la région.

Les estimations proposées dans la recherche en cas de déversement font état de pertes allant de 90 à 300 millions $ dans d’autres industries du secteur océanique. Un scénario de ce type entraînerait également la perte de milliers d’emplois et de 200 millions $ de produit intérieur brut (PIB), selon le rapport. Le document a été rendu public mercredi par Mme Sumaila et une autre chercheuse de UBC, Ngaio Hotte.

Ces chiffres ont été comparés aux bénéfices économiques rattachés au projet dans la région, qui sont quant à eux estimés à 628 millions $, 800 000 emplois et 293 millions $ de PIB.

Au final, Enbridge promet d’injecter 270 milliards $ au PIB canadien en 30 ans, d’apporter 2,6 milliards $ en recettes fiscales pour les gouvernements locaux, provincial et fédéral, et de générer 81 milliards $ en revenus directs et indirects aux gouvernements provincial et fédéral.

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