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Tous les professionnels de la santé devraient «pouvoir exercer leurs pleines compétences», dit l’IEDM

Photo: Photo Deposit

Pour que les Québécois puissent avoir un meilleur accès aux soins de santé, l’ensemble des professionnels de la santé devrait «pouvoir exercer leurs pleines compétences», insiste l’Institut économique de Montréal (IEDM) dans une note publiée jeudi.

«Il y a beaucoup de barrières réglementaires mises en place dans le domaine de la santé, a expliqué mercredi l’auteur de la note et analyste senior en politiques publiques à l’IEDM, Patrick Déry. Cela fait en sorte que tout le monde doit aller vers les médecins. De tout passer dans un goulot d’étranglement, ça ne tient plus la route.»

Dès que Québec adoptera un nouveau règlement, les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) auront le droit de poser certains diagnostics.

M. Déry espère que cette ouverture se manifestera pour d’autres professionnels de la santé, tels que les pharmaciens, qui demandent depuis plusieurs années de pouvoir administrer des vaccins. Ils sont les seuls au Canada à ne pas pouvoir le faire.

«Le but n’est pas de devenir la première place pour la vaccination, mais bien de compléter l’offre déjà présente, de vacciner le maximum de personnes pour qui le vaccin est approprié», a souligné le président de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Bertrand Bolduc.

En plus du vaccin contre la grippe, M. Bolduc évoque également des vaccins contre le zona, la pneumonie et certaines maladies liées aux voyages. Le but de son ordre professionnel est de faciliter l’accès aux services de santé.

Dans les dernières semaines, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, avait évoqué son désir de voir les pharmaciens administrer des vaccins.

Bertrand Bolduc a bon espoir de voir cela mis en place.

«On travaille étroitement avec le ministère et le cabinet. Je pense que ça va se faire. Il ne reste qu’à voir combien de temps ça va prendre», a-t-il mentionné.

Outre les pharmaciens, l’IEDM pointe aussi du doigt des hygiénistes dentaires, qui doivent absolument être supervisés par un dentiste dans l’exercice de leurs fonctions, ainsi que des chiropraticiens.

«Ils peuvent prescrire des radiographies, mais pas des examens d’imagerie. Il faut que le patient retourne voir le médecin, ça ajoute des étapes», a déploré M. Déry.

Encore plus pour les IPS

Bien que les «superinfirmières» puissent maintenant poser des diagnostics, elles ne peuvent pas faire profiter les Québécois de leurs pleines compétences, selon M. Déry.

«C’est un point de départ, mais il y a beaucoup de choses qu’on pourrait faire, mais qui sont actuellement impossibles pour nous», a ajouté la présidente de l’Association des infirmières praticiennes spécialisées du Québec, Christine Laliberté.

En exemple, elle nomme le fait de pouvoir référer un patient à un médecin spécialiste et de pouvoir remplir des formulaires attestant de la condition des patients, comme pour le permis de conduire ou pour les retraits préventifs dans le cas de grossesses.

Or, ces pouvoirs de plus ne régleraient pas tous les problèmes, insiste l’IEDM dans sa note, notamment à cause du manque de main-d’œuvre.

En effet, selon l’Institut canadien d’information sur la santé, en 2017, le Québec comptait cinq IPS pour 100 000 habitants, alors que la moyenne canadienne était de 15.

«On a environ trois fois moins d’IPS que dans le reste du pays. La profession n’est pas très valorisée comparativement à l’Ontario», a mentionné l’analyste de l’IEDM, Patrick Déry.

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