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Des groupes environnementaux poursuivent Santé Canada devant la Cour fédérale

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La Ville de Montréal interdit le glyphosate sur son territoire Photo: Getty Images/iStockphoto

Équiterre, la Fondation David Suzuki, le Wilderness Committee et Les Ami(e)s de la Terre appellent Santé Canada à devancer l’élimination du néonicotinoïde thiaméthoxame, un pesticide reconnu par les scientifiques pour contribuer au déclin des abeilles.

Les groupes environnementaux déplorent la décision de l’Agence de réglementation de la lutte parasitaire (ARLA) d’imposer une période de deux ans avant d’éliminer progressivement l’usage de cet insecticide, reconnu pour être le plus utilisé dans le monde.

«La période de deux ans imposée par l’ARLA est illégale; l’Agence retarde l’application de restrictions nécessaires sur le thiaméthoxame, même si elle sait qu’il est dangereux pour les pollinisateurs», s’insurge Bronwyn Roe, avocat d’Écojustice.

«Accusant l’ARLA de ne pas avoir les bases légales qui justifient les deux ans de délai», le regroupement contestera la décision devant la Cour fédérale.

Le 17 mai dernier, une pétition réclamant l’interdiction immédiate de pesticides à base de néonicotinoïdes a été déposée au gouvernement fédéral.

«Un monde sans pollinisateurs équivaudrait à un monde sans diversité alimentaire avec des conséquences désastreuses sur l’équilibre de l’alimentation humaine», s’inquiète Équiterre dans la lettre adressée au premier ministre Justin Trudeau et signée par un demi-million de citoyens canadiens.

L’impact des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs

Utilisés en agriculture et en horticulture pour repousser les parasites – notamment dans les cultures de maïs, de soya, de canola, de céréales, de coton et de betteraves à sucre – les néonicotinoïdes s’attaquent au système nerveux des insectes et affectent les pollinisateurs tels que les abeilles.

Disponibles depuis le milieu des années 1990, ils s’infiltreraient également dans l’eau et dans la terre. D’après Équiterre, leurs effets ne sont pas sans impacts sur «le maintien, l’aération et la dynamique biogéochimique des sols» ainsi que sur la chaîne alimentaire aquatique.

Citant diverses études scientifiques sur le sujet, l’organisation environnementale signale sur son site web que «ces changements dans les approvisionnements alimentaires pourraient augmenter les décès dus aux maladies chroniques et liées à la nutrition de 1,42 million de personnes par an mondialement.»

«Lorsque la communauté scientifique internationale signale que ces pesticides présentent des risques inacceptables pour la biodiversité, le Canada doit réagir rapidement par voie réglementaire», insiste Lisa Gue, chercheuse en chef et analyste à la Fondation David Suzuki.

L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire du Canada compte éliminer deux des trois principaux pesticides à base de néonicotinoïdes dont l’utilisation est autorisée au Canada d’ici 2021.

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