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Violence conjugale: une campagne pour démystifier la violence subtile

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Selon SOS violence conjugale, la violence subtile constitue parfois une prémisse à la violence physique. Photo: Archives Métro

«T’as pas le choix, tu m’as dit que te serais down aujourd’hui… Tu boudes encore parce que j’ai envoyé ta photo à Max? Ce n’est pas beau la rancune, tsé?». Selon SOS violence conjugale, ce genre de commentaires constituent de la violence subtile. Et ils constituent parfois une prémisse à la violence physique.

Dans le cadre de sa campagne C’est pas violent, SOS violence conjugale souhaite sensibiliser les 15-25 ans aux premiers signes de la violence psychologique. Sur la plateforme numérique www.cestpasviolent.com, les utilisateurs sont invités à découvrir les formes subtiles que peut prendre la violence conjugale.

La plateforme simule des conversations par SMS et des options de réponses. Les utilisateurs de la plateforme peuvent ainsi voir comment des situations de violence subtile s’installent peu à peu.

La campagne prévoit cinq volets: le consentement sexuel, le harcèlement psychologique, la géolocalisation à l’insu du partenaire, la manipulation et la violence du suicide ainsi que l’exploitation sexuelle.

À la fin de la conversation, les participants sont appelés à dire si la conversation était violente, ou pas. L’application explique ensuite en quoi elle l’était et suggère des comportements à adopter dans ces cas. «L’agresseur prend le contrôle de la conversation et le conserve, peu importe ce que la victime lui dit. Il est fermé à elle et il utilise la violence pour imposer sa volonté», rappelle la plateforme.

SOS violence conjugale était au Cégep Saint-Laurent, lundi, pour présenter la campagne aux jeunes étudiants. Plusieurs se sont prêtés au jeu. «Ça reflète bien la réalité, ça nous arrive souvent» avoue une étudiante du Cégep Saint-Laurent aux intervenantes de l’organisme. Elle a 18 ans.

« Certaines personnes nous ont dit,  »ce n’est pas de la violence, c’est du contrôle », mais le contrôle et la violence c’est la même chose » explique la travailleuse sociale Claudine Thibodeau, qui a présenté la plateforme aux cégépiens. Plusieurs lui ont confié avoir vécu de telles expériences. Mme Thibodeau estime qu’il est important de discuter de ces enjeux avec les jeunes.

«Un exercice comme ça nous donne l’opportunité de nous mettre dans la peau d’une victime, de voir qu’on n’a jamais raison, qu’il n’y a pas de terrain d’entente. Si on peut faire vivre que 2% de ce que c’est réellement de vivre une situation comme ça, ça peut faire réfléchir et selon les commentaires qu’on reçoit c’est ça que ça fait», note-t-elle.

D’après la responsable de la coordination et des services chez SOS violence conjugale, Annie Bois, il y a souvent une banalisation de la violence chez les jeunes. Les jeunes de 15 à 30 ans font souvent appel à l’organisme pour des services liés à la violence conjugale, indique-t-elle.

«L’objectif est de rejoindre les jeunes au moment où les premières relations amoureuses de la vie se développent. De mettre en lumière les comportements subtils de violence, alors qu’ils se fondent dans les mœurs et usages quotidiens. Nous souhaitons encourager les victimes à demander de l’aide avant que le piège ne se referme et que le danger augmente», mentionne Jocelyne Jolin, directrice de SOS violence conjugale. Elle estime que la campagne peut favoriser un meilleur soutien des victimes, car elle permet aux proches de mieux reconnaître les comportements violents subtils plutôt que de minimiser ou de normaliser les comportements violents. 

La campagne durera deux semaines et elle sera diffusée dans les transports publics de Montréal. Pour soutenir la cause, SOS violence conjugale encourage la population à faire rayonner la campagne avec le mot-clic #ouicestviolent.

 

 

 

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