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Pénurie de main-d’œuvre: «On est là, partout au Québec», assure le ministre Jean Boulet

Le ministre du Travail, Jean Boulet Photo: Josie Desmarais/Métro

Le ministre du Travail et de l’Emploi, Jean Boulet, s’est vigoureusement défendu jeudi de favoriser les grandes entreprises au profit des PME québécoises, alors qu’un soutien de 1,2 M$ a été accordé à la multinationale Deloitte. Celle-ci pourra ainsi embaucher 230 nouveaux employés pour son Centre de développement canadien (CDC) d’ici 2022.

«On est là, on est en mode accompagnement de centaines de milliers de petites, moyennes ou grandes entreprises au Québec. Notre but est toujours d’évaluer le projet au mérite», a-t-il fait valoir lors d’une mêlée de presse.

Il soutient que son ministère et ses partenaires ont déjà «cogné à la porte» de 20 000 entreprises qui ont des besoins en matière de recrutement.

«Dans bien des petites entreprises, on envoie des conseillers qui aident à rétablir un plan, après avoir diagnostiqué les besoins, insiste l’élu. On les aide à structurer des départements de ressources humaines, par exemple, ou à mettre en place les nouvelles technologies de l’Information. On est partout au Québec, partout sur le territoire.»

Chaque fois, l’aide accordée aux entreprises «n’est pas que financière». «Elle est aussi technique et professionnelle», assure M. Boulet à ce sujet.

La rareté de main-d’œuvre d’abord, dit Jean Boulet

L’octroi d’une nouvelle subvention à Deloitte incarne parfaitement la situation de rareté de main-d’œuvre dans le secteur des technologies de l’information, d’après Jean Boulet. «Je m’intéresse beaucoup aux emplois en déficit, et on voit que c’est particulièrement aigu pour ces entreprises», juge-t-il.

Statistique Canada recense effectivement, dans sa dernière enquête sur les postes vacants, que près de 6000 postes sont à pourvoir en technologies de l’information. «C’est le domaine où la demande est la plus importante par rapport à l’offre», ajoute le ministre.

Appelé à réagir, l’associé au CDC de Deloitte, Philippe Meunier, est catégorique. L’appui de Québec viendra consolider la formation de la relève à l’interne.

«Environ 50% des 230 nouveaux emplois vont être réservés aux nouveaux diplômés, soit techniques ou universitaires. Ils viennent essentiellement ajouter une formation sur une technologie plus concrète, pour compléter le programme souvent généraliste pendant leurs études.» -Philippe Meunier, associé chez Deloitte au Centre de développement canadien (CDC)

Le reste des postes ira à des personnes déjà bien établies sur le marché du travail qui ont passé les dernières années à travailler avec une technologie datant des années 2000. «On va venir reconvertir leurs connaissances, au niveau de l’intelligence artificielle entre autres. C’est une mise à niveau», soutient Philippe Meunier.

Plus pour l’économie d’ici?

En plus de financer toutes ces nouvelles embauches, la subvention permettra de «mieux former» les 213 employés actuels du centre spécialisé en services professionnels de technologies de l’information.

Au-delà des enjeux de main-d’œuvre, l’investissement consolidera aussi l’économie du Québec, selon le ministre du Travail. «On parle d’emplois avec un salaire moyen de 65 000$, entre 48 000$ et 145 000$. Ça reflète bien le portrait des conditions de travail dans le domaine, qui compte environ 210 000 travailleurs dans la province», lâche-t-il.

Son gouvernement promet par ailleurs d’assumer 85% de la facture des frais de formations que les entreprises ont à payer pour intégrer les nouvelles technologies de l’information. «Quand ça vise à améliorer leur productivité, on est au rendez-vous», conclut M. Boulet.

En septembre dernier, la CAQ avait allongé près de 1,5 M$ pour épauler l’organisme PME MTL dans son combat contre la pénurie de main-d’oeuvre.

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