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 Crise ferroviaire: Legault envisage l’intervention de la SQ

Le premier ministre François Legault lors de point de presse à l'Assemblée nationale
François Legault, premier ministre du Québec. Photo: Philippe Ruel/Métro

Le premier ministre François Legault a soulevé l’option d’une intervention des forces de l’ordre pour tenter de sortir le Québec de la crise ferroviaire actuelle. Il songe envoyer à la Sûreté du Québec (SQ) lever les blocus des groupes autochtones.

Questionné en point de presse à l’Assemblée nationale mercredi, François Legault a indiqué qu’il ne fallait pas exclure la possibilité d’envoyer les agents de la SQ pour démonter les blocus si son homologue fédéral Justin Trudeau n’arrivait pas à régler la crise. Il dit avoir déjà discuté avec le corps policier.

M. Legault a monté la pression auprès du premier ministre du Canada, lançant un ultimatum en demandant un échéancier clair pour mettre fin à la crise ferroviaire.

«On parle de jours, pas de semaines. Il est temps qu’on aboutisse, ça fait deux semaines [que la situation dure]», a insisté M. Legault.

Ce dernier sera en discussion cet après-midi avec ses homologues provinciaux à ce sujet et souhaite des actions coordonnées entre chacune des provinces.

«Actuellement, la situation est de plus en plus sérieuse. Il y a vraiment des pères et mères de famille qui perdent leur emploi, où qui vont perdre leur emploi dans les prochains jours si on ne défait pas ce blocus, qui est illégal», a justifié le premier ministre québécois.

«Des mots irresponsable»

Appelé à réagir aux déclarations du premier ministre, le grand chef du conseil de bande de Kahnawake, Joseph Tokwiro Norton, a qualifié ses propos «de très dangereux et d’irresponsables».

«Je ne le crois pas lorsqu’il dit qu’il fera intervenir les policiers, mais c’est complètement irresponsable de sa part dire de telles choses publiquement. Je comprends qu’il puisse discuter de cela au sein de son cabinet et avec la Sureté du Québec, mais de l’annoncer comme ça ne peut que mener à une montée des tensions», a-t-il insisté.

Le chef a souligné que les manifestants contre le projet de gazoduc en Colombie-Britannique avaient l’appui de plusieurs membres des premières nations, mais aussi des citoyens non autochtones. «Eux aussi, ils s’inquiètent du sort de la planète et de l’avenir que l’on réserve à leurs enfants.»

Un autre blocage

En effet, un peu plus tard dans la journée une voie ferrée du CN traversant la ville de Saint-Lambert, connectant Montréal à l’est du Canada et États-Unis, a été bloquée par des manifestants en solidarité avec les premières nations.

«Nous bloquons les voies ferrées en solidarité avec les Wet’suwet’en, dont le territoire a été envahi par la GRC, a affirmé par voie de communiqué Jessica Robert, une personne présente sur le blocage. Nous allons continuer à bloquer les rails jusqu’à ce que la GRC se retire des territoires des Wet’suwet’en.»

La membre du groupe MTL Wet’suwet’en Solidarity incite toute la population «à prendre action pour forcer le gouvernement à accepter les revendications des chefs héréditaires».

Le nouveau blocus près de Saint-Lambert cause l’interruption du service de trains de la ligne exo3 Mont-Saint-Hilaire pour une durée indéterminée et VIA Rail Canada a annulé la reprise du service entre Montréal et Québec initialement prévue pour le jeudi 20 février.

Justin Trudeau ne veut pas commenter

À son arrivée à sa réunion de caucus mercredi matin, Justin Trudeau n’a pas voulu répondre aux déclarations de François Legault.

Le ton du premier ministre avait cependant pris quelques nuances, par rapport à la veille.

«Les gens font face à des pénuries. Les gens font face à des mises à pied. C’est inacceptable», a déclaré Justin Trudeau, tout en refusant de commenter le possible recours à la SQ évoqué à Québec.

«On va continuer à travailler avec tout le monde pour résoudre cette situation le plus rapidement possible», a-t-il insisté.

Même son de cloche de la part de la ministre Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, qui a indiqué souhaiter poursuivre la conversation, tout en restant «proactifs».

La crise implique plusieurs membres des nations autochtones à travers le pays, qui se sont soulevés contre le projet de gazoduc Coastal Gaslink. Le gazoduc traverserait le territoire ancestral de la nation Wet’suwet’en, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique.

Avec des informations de La Presse canadienne.

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