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Blocus ferroviaires: quelles suites?

blocus ferroviaires
La pression sur le réseau ferroviaire s’est allégée, vendredi dernier, lorsque le blocus ferroviaire de Saint-Lambert a été démantelé. Photo: Denis Germain/Métro

Une part de la pression sur le réseau ferroviaire s’est allégée, vendredi, lorsque les blocus ferroviaires de Saint-Lambert et de L’Isle-Verte ont été démantelés. Sauf qu’en ce début de semaine, des protestataires tiennent toujours des barricades à travers le pays, maintenant la pression sur le gouvernement fédéral.

Au Québec, des blocus en soutien aux chefs héréditaires de la communauté Wet’suwet’en tiennent toujours. Ces installations spontanées dénoncent le passage de l’oléoduc Coastal GasLink sur le territoire de la collectivité de Colombie-Britannique.

Depuis deux semaines, les trains ne passent plus à Listuguj ni à Kahnawake, au Québec. Samedi, les chefs héréditaires Wet’suwet’en on fait un arrêt dans la collectivité mohawk de la Rive-Sud de Montréal. Ils exigent à nouveau le retrait de la Gendarmerie royale du Canada de leur territoire ainsi que l’arrêt des travaux sur l’oléoduc.

Le premier ministre du Québec, François Legault, est catégorique : les blocus doivent être démantelés. «Tout le monde a déjà assez souffert des impacts des blocus», affirme son cabinet dans une déclaration.

Réconciliation? Économie?

Vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a exhorté les protestataires à lever les blocus. Selon la politologue Stéphanie Chouinard, le gouvernement s’est retrouvé dans une situation difficile dès le départ.

«Du point de vue du droit, le gouvernement a fait son travail en consultant. Sauf que du point de vue du droit autochtone, il n’a pas consulté l’interlocuteur qu’il aurait dû», explique la professeure en science politique dans plusieurs établissements universitaires.

C’est qu’en consultant sur le projet GasLink, le fédéral a demandé son avis au conseil de bande Wet’suwet’en, une entité qui n’est pas reconnue par tous les membres de la communauté.

Au-delà de ses efforts de réconciliation, M. Trudeau doit également assurer le bien-être économique pancanadien, avance-t-elle.

«On commence à ressentir, dans la population, les effets de ces blocus. On pense à des étalages d’épiceries où il commence à y avoir des ruptures de stock, surtout dans les provinces de l’Atlantique», mentionne l’universitaire.

Blocus ferroviaires en Ontario

Plus à l’ouest, près de la ville ontarienne de Belleville, le blocus est maintenu par les mohawks de Tyendinaga. Cette barricade pourrait faire particulièrement mal à la communauté d’affaires si elle se prolonge, indiquent des acteurs du milieu.

«Une bonne partie de ce que nos entreprises produisent nécessitent des pièces qui arrivent de l’Ouest par train», rappelle le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc.

«Certaines entreprises doivent respecter des obligations contractuelles», avance pour sa part François Vincent, vice-président pour le Québec de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

Si plusieurs propriétaires de petites et moyennes entreprises encouragent la levée des blocages, l’Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador (APNQL) continue d’y voir un geste de soutien important à la communauté Wet’suwet’en.

«Nous considérons que pour avancer dans le dossier, Coastal GasLink doit prendre ses responsabilités et faire les efforts nécessaires pour contribuer à la relation de nation à nation et au dialogue», avait écrit le chef de l’APNQL, Ghislain Picard, dans une déclaration diffusée vendredi.

Service par train

La levée pacifique de quelques blocus, vendredi, permettra tout de même à quelques usagers du train de reprendre les transports en commun au début de cette semaine.

Via Rail a annoncé la reprise de son service entre Québec et Ottawa lundi matin. L’opérateur avait suspendu ses activités dans l’est du Canada il y a plus d’une semaine.

L’exploitant des trains de banlieue exo remet en service également sa ligne Saint-Hilaire lundi. Celle-ci était entravée par le blocus à Saint-Lambert. Aucun train n’emprunte encore la ligne Candiac, qui passe sur le territoire de Kahnawake.

Blocus ferroviaires: des frais d’au moins 490 000$

Le blocus ferroviaire de Kahnawake, au sud de Montréal, fait mal aux finances de l’opérateur de train de banlieue exo. Celui-ci a déboursé au moins 490 000$ pour assurer un service de navettes alternatif depuis qu’une de ses lignes est entravée.

Exo a perdu plus de 250 trajets par train depuis la première journée de blocage sur sa ligne Candiac. L’organisme offre depuis un service alternatif par bus.

Or, selon la relationniste d’exo, Catherine Maurice, ces aller-retours en autobus entraînent des coûts d’«environ 35 000$ à 45 000$ par jour». Au minimum, exo a donc dû payer 490 000$ en dépenses supplémentaires en deux semaines. Ce montant pourrait même frôler les 630 000$.

«Nous discutons avec nos partenaires afin de voir comment éponger cette facture», a écrit Mme Maurice dans un échange courriel avec Métro.

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