Le retour à l’école vers la fin mars est «peu probable», dit Legault

Un retour à l’école vers la fin mars est «peu probable» à l’heure actuelle, a reconnu le premier ministre, François Legault, vendredi. Québec vise plutôt la réouverture des classes au début du mois de mai, soit dans plus d’un mois.

«On regarde différents scénarios. Pour les cégeps et les universités, je pense qu’on va réussir à faire des cours à distance pour être capables de compléter l’année scolaire d’ici l’été», a dit l’élu lors de son point de presse quotidien.

La situation de chaque école primaire et secondaire serait toutefois plus complexe.

«Enseigner en ligne aux plus jeunes me semble plus compliqué, surtout si je pense aux enfants qui ont des difficultés.» -François Legault, premier ministre du Québec

Son gouvernement affirme que des indications plus claires seront données à la population dans les prochains jours. En fermant chaque école du Québec, le 13 mars dernier, les autorités avaient d’abord parlé d’une fermeture de deux semaines.

«Ce n’est pas nécessaire de prévoir des mécanismes de rattrapage pour les élèves à l’école. C’est moins long que ce qu’on a déjà vécu avec la crise du verglas. J’ai confiance», avait entre autres souligné le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

Des fermetures chez Loto-Québec, une aide aux médias

Plusieurs voix s’élèvent depuis quelques jours contre le fait que Loto-Québec distribue encore des billets de loterie, et que les dépanneurs les distribuant soient toujours ouverts. À ce sujet, M. Legault affirme avoir demandé des comptes à l’organisme provincial.

«On ne veut évidemment pas que les personnes aillent au dépanneur seulement pour un billet. On a demandé à Loto-Québec de revoir ses règles», a assuré l’élu.

Si la vente en ligne de billets sera encore permise, tous les terminaux de vente et de validation dans les dépanneurs et les épiceries seraient sur le point d’être suspendus pour une durée indéterminée.

Reconnaissant la situation difficile que traversent aussi les médias actuellement, avec la chute des revenus des annonceurs, Québec a également promis d’examiner la situation de près dans les prochains jours. «On est en train de regarder ce qu’on peut faire financièrement. C’est un secteur critique pour les prochaines semaines, les prochains mois. On a besoin de vous pour bien informer la population», a dit M. Legault aux journalistes.

Jusqu’ici, quelque 139 cas de personnes infectées au coronavirus ont été confirmés. De ce nombre, une dizaine de personnes sont en état d’hospitalisation.

Prudence avec les rumeurs, dit Arruda

Le directeur national de santé publique du Québec, Horacio Arruda, a lancé vendredi un cri du cœur à la population, lui demandant de se fier aux «bonnes informations» et non aux rumeurs, alors que plusieurs idées reçues circulent quant à la fermeture complète de régions entières, dont l’Estrie ou Montréal.

«Pour en arriver avec une décision d’isolement complet, il faut avoir les bons critères. Ça prend une analyse très complète.» -Horacio Arruda, directeur national de santé publique

Il affirme que le secteur de la santé publique «est en train de faire ce qu’on recommande comme étant les plus hauts standards dans le monde» pour éviter d’en arriver là. «Il n’est pas question de fermer la région de l’Estrie, ni la région de Montréal. Ce sont de fausses rumeurs», renchérit François Legault à ce sujet.

Pour la ministre de la Santé, Danielle McCann, le système de santé va aller en s’améliorant de toute façon. Environ 150 infirmières de plus sont attendues dès vendredi en renfort. «On n’est pas en bris de service, parce que les gens sont au rendez-vous, et on réorganise le réseau. Il y a du personnel qui n’a pas le même secteur d’activités qui peut aussi venir en renfort», observe-t-elle.

Québec veut devancer des projets d’infrastructure

Des projets d’infrastructure seront par ailleurs devancés dans le secteur public pour compenser les mises à pied dans le secteur de la construction survenues ces derniers jours, affirme François Legault.

Selon lui, l’abondance de projets dans le secteur public pourraient amoindrir l’impact de la COVID-19 dans le privé. «C’est une partie critique de l’économie qui va pouvoir continuer si on prend les bonnes mesures», considère-t-il.

Aux chefs de chantier, M. Legault demande de respecter les règles d’hygiène. L’essentiel est d’offrir au minimum «un endroit avec eau et savon» pour se laver les mains régulièrement. Les chantiers extérieurs devront aussi «avoir plus de roulottes» afin de respecter les consignes de distances raisonnables sur l’heure du midi.

«Si un travailleur de la construction est malade, il reste chez eux. Point final. C’est important de les protéger. On va avoir besoin d’eux», conclut le premier ministre.