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Coronavirus: entreprises et employés écopent de la crise sanitaire

locaux vacants
Un local vacant sur la rue Saint-Denis. Photo: Archives / Métro

Près des deux tiers des entreprises du pays subissent des «répercussions élevées» de la crise du coronavirus, selon une récente enquête nationale. Face à la pandémie, plusieurs d’entre elles ont dû procéder à des mises à pied, se tourner vers le télétravail, voire modifier leur production pour répondre aux besoins du réseau de la santé.

Statistique Canada a publié mercredi les résultats d’un vaste sondage mené en ligne auprès de 12 600 entreprises entre le 3 et le 24 avril. Celui-ci aborde les différents impacts de la crise du coronavirus sur leurs affaires pour le premier trimestre de l’année en cours.

Ainsi, près du tiers des répondants ont indiqué que leurs revenus ont chuté d’au moins 40% depuis le début de la pandémie par rapport à la même période l’an dernier. Dans les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie, du commerce de détail et celui des arts et spectacles, environ les deux tiers des entreprises ont vu leurs revenus connaître une telle baisse.

«Ce n’est pas surprenant que ce soit eux qui sont les plus touchés parce que ce sont eux qui ont le plus besoin d’un contact physique avec la clientèle», estime le vice-président aux affaires nationales à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), Jasmin Guénette. Le sondage souligne d’ailleurs que les mesures de distanciation sociale mises en place par les autorités ont eu un impact négatif sur 72,3% des entreprises, un pourcentage qui grimpe à 90% pour les restaurants et les hôtels.

«Annulations forcées»

Ce sont également ces secteurs qui écopent le plus des «annulations forcées de services». Si les commerces de détail pourront bientôt ouvrir de nouveau au Québec, le gouvernement Legault n’a pas encore tranché concernant la réouverture des salles à manger des restaurants, qui manquent cruellement de liquidités. Tous les événements culturels qui devaient avoir lieu d’ici au 31 août n’auront également pas lieu. Une situation qui aura des répercussions économiques majeures à Montréal.

«Le gouvernement met en place différents programmes pour aider les PME à passer au travers. Cependant, il y a encore beaucoup d’entreprises qui sont encore en sérieuses difficultés. Ce ne sont pas toutes les entreprises qui ont accès aux programmes d’aide», souligne M. Guénette. 

Ce dernier espère d’ailleurs que les commerces qui ont fait une demande à Ottawa pour obtenir une baisse de leur loyer de 75% pendant trois mois pourront rapidement bénéficier de celle-ci. L’enquête de Statistique Canada souligne que 20% des entreprises qui paient un loyer ont reporté le paiement de celui-ci en raison de la crise du coronavirus.

«Tant que les entreprises ne peuvent pas de nouveau recommencer à faire des revenus, elles se retrouvent sur le respirateur artificiel.» -Jasmin Guénette, vice-président aux affaires nationales à la FCEI

Production adaptée et mises à pied

Environ 65% des entreprises sondées écopent gravement de la baisse de la demande pour leurs produits et services alors que l’économie tourne au ralenti. Face à cette situation, 2,8% des entreprises sondées ont indiqué avoir commencé à fabriquer de nouveaux produits «pour aider à lutter contre la crise», souligne l’enquête. Des entrepreneurs spécialisés dans la confection de vêtements ont par exemple commencé à confectionner des masques en tissu, tandis que des distilleries produisent maintenant du désinfectant pour les mains. 

Si certaines entreprises ont ainsi pu tirer leur épingle du jeu, d’autres n’ont eu d’autre choix que de procéder à des mises à pied. Ainsi, en mars, 1,3 million de Canadiens étaient absents du travail en raison du coronavirus, tandis que 2,1 millions d’employés ont vu leurs heures de travail réduites. Le recours au télé-travail a également fortement augmenté, souligne l’enquête.

À cet égard, Jasmin Guénette se montre confiant que ces mises à pied seront pour la plupart temporaires, la majorité des PME ayant signifié leur intérêt à avoir recours à la subvention salariale de 75% offerte par Ottawa. C’est toutefois la réouverture progressive de l’économie qui lui donne le plus d’espoir. 

«Je pense que de rouvrir l’économie de manière intelligente, c’est ça qui va permettre aux secteurs les plus touchés de redevenir profitables, comme ils l’étaient avant la crise», affirme-t-il.

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