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Port du masque: les commerçants du Québec appellent à une responsabilité citoyenne

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Une employée d'un restaurant de Montréal portant un masque. Photo: Josie Desmarais | Métro

Alors que c’est aujourd’hui qu’entre en vigueur l’obligation du port du masque dans les endroits publics intérieurs, 13 organismes représentant l’ensemble des commerçants du Québec appellent le gouvernement à revoir sa copie sur la manière dont cette mesure sera mise en place et notamment pour une responsabilité partagée.

Si l’ensemble des organismes s’entend sur la nécessité du port du masque pour éviter la propagation de la COVID-19 et qui reste tout de même une mesure préférable à un deuxième confinement qui serait «fatal pour de nombreuses entreprises», les entreprises représentées estiment qu’elles n’ont pas à endosser un rôle supplémentaire de policier avec cette mesure.

«La logique dicte qu’on paie pour nos propres fautes et non pour celles des autres. Cette même logique devrait s’appliquer à cette nouvelle obligation. C’est pourquoi, nous unissons nos voix aujourd’hui pour que le gouvernement ajuste le tir et responsabilise les individus qui contreviennent à la directive de la santé publique.» déclare Gopinath Jeyabalaratnam, analyste principal des politiques à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) dans un communiqué.

Une nouvelle responsabilité qui peut coûter cher en cas de non-respect de la directive puisque les commerçants seuls risquent une amende allant de 400 à 6000$. Une pression économique supplémentaire selon les organismes, pour des commerçants qui comme le rappelle le communiqué, ont déjà pris des mesures sanitaires importantes et coûteuses pour suivre les directives de la Santé publique.

«Depuis le début de la crise, les entreprises ont collaboré en consacrant des ressources importantes dans l’application des directives du gouvernement. En région, comme dans les milieux urbains, elles craignent à présent d’être les uniques responsables du comportement des individus et du respect des nouvelles mesures nécessaires de santé publique. Le ministre de la Santé et des Services sociaux devrait préciser davantage l’application des sanctions et la notion de responsabilité pour les individus, dans le décret publié cette semaine.» déclare Charles Milliard, Président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)

L’exemple torontois

Un appel à une responsabilité partagée, mais aussi à des amendes proportionnées, qui est déjà observée dans d’autres pays comme la Belgique ou en Angleterre, mais aussi à Toronto: « En effet, depuis le début juillet tant les clients que les exploitants torontois sont sujets à une amende pouvant atteindre 400 $. Le caractère dissuasif de la mesure a permis une vaste et rapide adhésion de la mesure dans la population.» estime Pierre-Alexandre Blouin, Président-directeur général de l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA).

Alors que la mesure du port du masque obligatoire entre en vigueur aujourd’hui au Québec et qu’il faudra observer les premiers résultats dans les prochaines semaines, certains commerçants s’attendent également à une baisse de fréquentation. Un récent sondage estimait que 27% des Québécois éviteraient les bars et les restaurants avec cette nouvelle habitude.

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