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La Commission Laurent recommande un directeur national de protection de la jeunesse

Régine Laurent, qui préside la Commission Laurent sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse
Régine Laurent préside la Commission Laurent sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Photo: Josie Desmarais/Métro

L’heure est à l’urgence, selon Régine Laurent. Quelques mois avant le dépôt de son rapport final, la présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse émet sa première recommandation majeure: la mise sur pied d’un «directeur national de la protection de la jeunesse».

Mme Laurent déposait lundi un état d’avancement des travaux de la Commission, plus d’un an après son enclenchement. Un prélude, en quelque sorte, au rapport final qui devra attendre à avril prochain.

Or, la présidente-commissaire mandatée par Québec fait un premier pas. Elle demande la création d’un directeur national de la protection de la jeunesse dès maintenant. Celui-ci, propose-t-elle, aurait un statut de sous-ministre afin d’«exercer les contrôles requis pour assurer que les interventions […] respectent les plus hauts standards».

Actuellement, au Québec, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) fonctionne par régions administratives.

«Cette fonction devrait pouvoir se mettre en place rapidement», a signalé Mme Laurent lundi. Elle espère la voir se réaliser d’ici avril prochain.

«L’enfant n’a pas de droit. Sa voix doit être réaffirmée.» – Régine Laurent, présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse

Le ministre responsable, Lionel Carmant, a positivement accueilli l’idée de la commission, lundi.

«La création d’un poste de directeur national de la protection de la jeunesse est très intéressante et va dans le sens de ma réflexion», a-t-il fait entendre dans un communiqué de presse.

Plusieurs constats

Régine Laurent a par ailleurs rendu publics de nombreux constats sur l’état du système de protection de la jeunesse. Selon la Commission, la surreprésentation de certaines tranches de la société dans le système fait partie des problématiques que devra régler le futur «directeur national de protection de la jeunesse».

«Les services sont insuffisamment adaptés pour tenir compte des besoins des minorités ethnoculturelles et linguistiques», a-t-elle fait remarquer.

«C’est une question systémique. […] Ça va beaucoup plus loin que le désordre de la DPJ.» – André Lebon, vice-président de la commission

Mme Laurent presse Québec d’améliorer le financement à la prévention. Elle demande aussi au gouvernement d’adopter des «changements législatifs» dans le but d’implanter ses recommandations au plus vite.

Un rapport en avril

Il s’agit du deuxième dépôt de recommandations de la Commission Laurent depuis sa création, en mai 2019. Il y a pratiquement un an, sa présidente avait déposé cinq d’entre elles dans le but d’accélérer la mise en action de ses conclusions.

La Commission a vu le jour un mois après la mort tragique d’une fillette de sept ans à Granby. Celle-ci avait fait l’objet de nombreux signalements, sans résultat.

À l’époque, le premier ministre François Legault avait promis un «avant» et un «après» Granby.

Or, la DPJ a fait les manchettes à deux reprises pour des cas de violences médiatisés, dans les derniers mois. Une première fois quand Michaël Chicoine, un père de famille suivi par l’organisme a été accusé du meurtre de ses deux petits garçons à Wendake. Une deuxième quand le cas de X, un garçon de 17 ans battu violemment par sa mère – à Granby, de surcroit – a été mis en lumière.

Le mois dernier, Québec allouait le report de la date de dépôt du document final de la Commission Laurent. Sa publication officielle aura lieu presque deux ans après la mort de la fillette de Granby.

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