Pandémie: près de 60% des aînés affirment que leur qualité de vie a diminué
Près de 60% des aînés membres de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) perçoivent une diminution de leur qualité de vie depuis le début de la pandémie.
C’est ce que dévoile un rapport d’enquête de l’AQDR qui se base sur les réponses de 1214 membres âgés de 55 et plus à un questionnaire en ligne.
Depuis mars dernier, les répondants observent une diminution de leur qualité de vie principalement en raison de la privation de contacts avec leurs proches, de «l’inaccessibilité» des activités courantes à l’extérieur de leur résidence ou de la privation de contacts sociaux.
Malgré tout, près de la moitié des aînés indiquent que les décisions prises par le gouvernement et la santé publique depuis l’apparition de la pandémie ont été très positives (17,5%) ou plus souvent positives que négatives pour eux (31,5%).
Recommandations sur les proches aidants
À la lumière des témoignages des membres, l’AQDR a formulé 15 revendications et 36 recommandations pour le gouvernement du Québec.
À court terme, l’élément le plus crucial pour le maintien de la qualité de vie des aînés est qu’ils puissent être en relation avec leurs proches aidants, indique le coordonnateur du Comité santé de l’AQDR nationale, Alain Lampron.
Il propose la mise en place obligatoire de mesures spéciales afin que les résidents puissent être aidés et visités par leurs proches aidants en tout temps. «À certains endroits, dès qu’il y a un problème qui survient, on referme la porte aux proches aidants», déplore M. Lampron.
Quelque 5500 des membres de l’AQDR, soit 22%, sont des proches aidants. «On revendique pour eux qu’ils bénéficient d’un statut aussi méritoire que les professionnels du réseau de la santé. Ils jouent un rôle essentiel dans l’offre de services des personnes en perte d’autonomie», précise-t-il.
L’AQDR recommande également aux CISSS et aux CIUSSS d’attribuer à chaque proche aidant un montant mensuel ou un crédit d’impôt pour pouvoir payer des services particuliers à la personne qu’elle aide ou à lui-même afin de prévenir et éviter l’épuisement
Recommandations sur les milieux de vie des aînés
En outre, les membres de l’AQDR ont émis l’opinion que le fonctionnement actuel du réseau de la santé est une des causes du dérapage désastreux qui s’est produit dans la première vague de la pandémie.
L’association constate que les modèles d’hébergement actuels, comme les résidences pour aînés (RPA) et les CHSLD, ne conviennent pas. D’ailleurs, 87% des membres de l’AQDR demeurent dans une résidence de type personnel.
Ce sont «des modèles ghettoïsant où on ne regroupe que les personnes qui ont la même caractéristique ou des modèles institutionnels qui s’apparentent à un modèle hospitalier qu’un milieu de vie», souligne Alain Lampron.
C’est pourquoi l’AQDR demande à Québec la tenue d’états généraux dès que la pandémie sera sous contrôle pour revoir l’organisation des services aux personnes de 55 ans et plus.
Dans le même ordre d’idée, elle demande un moratoire sur le développement des maisons des aînés jusqu’aux conclusions de ces états généraux.
«C’est important qu’on passe rapidement à un système qui va permettre aux services de se rendre aux gens plutôt que de construire des édifices où seront regroupés des gens. Les gens veulent demeurer chez eux, dans leur milieu de vie. Il faudrait répondre à leurs attentes», déclare le président de l’AQDR, Pierre Lynch.