Variants: impossible d’écarter une «augmentation rapide» de la transmission
Avant même que Québec desserre la vis pour la semaine de relâche, le risque de transmission des variants était bien réel dans le Grand Montréal. Selon de nouvelles projections, une «importation forte» des variants, couplée à un relâchement, pourrait créer un cocktail explosif.
L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) présentait mercredi de nouvelles prédictions sur la transmission attendue des variants dans la région métropolitaine. On y constate que le Québec pourrait enregistrer des taux d’infections quotidiennes de 4000 en avril si l’importation des variants est «forte» et que l’adhésion aux mesures est «moyenne».
En comparaison, avec une importation «faible» et une adhésion «forte», le nombre de cas quotidiens se stabiliserait.
«Pour l’instant on semble être entre l’adhésion forte et l’adhésion moyenne, a indiqué mercredi le principal chercheur derrière ces projections, Marc Brisson. L’importation des variants, elle est encore difficile à évaluer.»
Pour le moment, Québec recense 16 cas confirmés d’infections aux variants. Or, le criblage des cas positifs – la recherche de variants connus – pourrait en révéler beaucoup plus.
Les modélisations présentées mercredi se basaient sur les consignes sanitaires du 8 février, soit la réouverture des commerces non essentiels, notamment. Elles ne prennent toutefois pas en compte le nouveau desserrement annoncé mardi par le gouvernement de François Legault.
Québec ouvrira les piscines, les cinémas et les arénas le 26 février.
Marc Brisson ne voit pas les assouplissements annoncés hier modifier ses projections outre mesure. «Ça rentre dans notre marge de manoeuvre», a-t-il signifié.
Des impacts sur les hôpitaux?
Depuis quelques jours, l’arrivée des variants au Québec préoccupe le gouvernement de François Legault. Hier encore, il avertissait les Québécois. «Si on ne fait pas attention, le nombre de cas pourrait exploser en seulement quelques semaines», a-t-il affirmé lors d’un point de presse à Québec.
Et l’impact sur les hôpitaux pourrait être fort. Selon les projections de Marc Brisson, il est bien possible qu’ils atteignent des niveaux d’occupation similaires aux mois de décembre et janvier, du moins si les variants arrivent rapidement et que les Québécois tardent à respecter les consignes.
«On pourrait voir déborder à nouveau nos urgences», a convenu mercredi la vice-présidente aux affaires scientifiques de l’INSPQ, Jocelyne Sauvé.
Au tournant des années 2020 et 2021, la province enregistrait plus de cent nouvelles hospitalisations COVID par jour.
Chasse aux variants
Dans un contexte de transmission toujours fragile, l’INSPQ assure que sa stratégie de criblage est presque à point. Dans le Grand Montréal, il devrait être capable d’analyser 75% des cas positifs à la recherche des variants connus du virus à la fin de la semaine, avançait mardi le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Le gouvernement de François Legault accélère aussi sa stratégie de dépistage. Mercredi, M. Dubé, a confirmé que des tests rapides seraient bientôt acheminés vers les entreprises privées.
«Déployés de façon judicieuse et prudente, ces tests pourront être offerts aux employés directement sur leur lieu de travail. Des outils seront mis à la disposition des entreprises afin de les accompagner adéquatement», a précisé l’élu caquiste dans un communiqué de presse.
Au début du mois, Québec s’était montré frileux à utiliser ces dispositifs. Les oppositions provinciales continuaient de faire pression pour que les tests sortent de leurs hangars.
La Santé publique conduit toujours des projets pilotes afin de savoir s’il est approprié de faire appel aux tests dans le réseau scolaire.