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Solidarité sans frontières réclame «un statut pour tous»

Solidarité sans frontières
L'organisme Solidarité sans frontières a tenu un rassemblement dans Villeray, le 9 mai. Photo: François Lemieux/Métro

Alors qu’entrait en vigueur jeudi une nouvelle politique devant permettre à plus de 90 000 travailleurs essentiels et étudiants étrangers d’obtenir un accès simplifié au statut de résidence permanente au Canada, des militants de l’organisme Solidarité sans frontières ont manifesté devant les bureaux de circonscription du premier ministre canadien Justin Trudeau, dimanche. Ils réclamaient la régularisation complète de tous les «sans statut» au pays.

Environ une vingtaine de personnes s’étaient massées devant les bureaux de circonscription de M. Trudeau, sur le boulevard Crémazie Est, dans Villeray, en milieu d’après-midi.

«Le message qu’on veut envoyer à M. Trudeau est de voir un peu le côté humain et de sortir des calculs politiques. Les hommes politiques […] au Canada en particulier privilégient le capital, les élections. Certains sans-papiers sont à la rue, laissés à eux-mêmes ou exploités et ne peuvent même pas porter plainte. C’est inacceptable qu’il y ait une forme d’esclavage au Canada», indique le porte-parole de Solidarité sans frontières, Hady Anne.

À l’occasion de la fête des Mères, dimanche, des personnes sans statut, dont des mères de famille, ont pris la parole, pour dénoncer «l’injustice du nouveau programme d’accès simplifié à la résidence permanente».

Originaire du Cameroun, Adelaïde Ngouaz est au Canada depuis six ans maintenant. Mère de famille, son statut ne lui permet pas de parrainer la venue de ses trois enfants au pays, une situation «qui lui fait très mal».

«Plusieurs mères de famille sont venues dans ce pays pour donner un avenir meilleur à nos enfants. Certaines sont là depuis 10, 20 ou 30 ans. Nous contribuons à l’essor de l’économie de ce pays. Mais malheureusement, on est exclus. Dans le sens de la pandémie, nous sommes égaux. Tout le monde doit être vacciné. Est-ce qu’ils pensent à nous qui n’avons pas de statut. On va faire comment?» – Adelaïde Ngouaz  

Nouvelle politique spéciale

Annoncée en avril par le ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marco E. L. Mendicino, la politique publique spéciale permet d’accorder le statut permanent aux travailleurs temporaires et aux étudiants étrangers diplômés d’une institution canadienne qui sont déjà au Canada et qui possèdent les compétences et l’expérience nécessaire «pour lutter contre la pandémie et accélérer notre reprise économique».

Les personnes éligibles peuvent poser leur candidature depuis le 6 mai. Du côté de Solidarité sans frontières, on juge que la nouvelle politique est discriminatoire parce que les communautés autochtones, noires et racisées, les pauvres, les femmes, les personnes âgées et les personnes migrantes seraient plus fortement touchées que les autres par la pandémie.

«Tout le monde a des droits et mérite la dignité et la protection, mais le nouveau programme de résidence permanente annoncé par le gouvernement fédéral exclut la plupart des personnes migrantes», indiquait-on dans le communiqué de presse de l’événement, dimanche.

Un nouveau rassemblement est prévu pour le 16 mai au même endroit. Elle sera précédée d’une marche qui débutera en matinée, au parc Jarry.

 

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