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Aménagement du territoire: «on ne va pas dans la bonne direction»

La CCEM couvre tout le territoire à l’est du boulevard Saint-Laurent. Photo: Archives

Des groupes environnementaux dressent une liste de 12 exemples «horrifiants» de l’aménagement du territoire au Québec, en vue de la nouvelle stratégie d’aménagement qui devrait voir le jour en 2022.

Les groupes Équiterre, la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais, le Mouvement Ceinture Verte, la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), Greenpeac, Nature Québec et Vivre en Ville «en ont assez de jouer dans le même mauvais film». Les groupes ont choisi de présenter les différents mauvais épisodes d’aménagement du territoire sous le prisme du film d’horreur.

«On s’est aperçus qu’il y avait un certain nombre d’éléments qui ne fonctionnent pas. Et surtout qui se perpétuent. On ne va pas dans la bonne direction et cela nous éloigne de tous nos objectifs de réductions de GES, d’amélioration de la qualité de vie, de réduction des inégalités, de protection de la biodiversité. C’est pour cela que l’on parle de Série noire, la situation n’est vraiment pas rose.» – Christian Savard, directeur général de Vivre en ville.

On parle ici de Série noire de l’aménagement du territoire parce que «c’est un scénario de film d’horreur» qui se répète.

L’aménagement du territoire, un scénario de film d’horreur ?

Passé décomposé pour démontrer l’abandon du patrimoine bâti comme la Maison Boileau à Chambly ou la démolition de l’ancienne banque Molson à Bedford. Possédés par l’auto ou La prolifération des envahissantes autoroutes pour évoquer la dépendance à l’automobile et l’étalement urbain.

Walmartisation en cours pour montrer que le paysage scolaire québécois ressemble de plus en plus à celui des grandes surfaces commerciales: les écoles grossissent à vue d’œil et s’installent en périphérie des quartiers ou au bord de boulevards achalandés.

Dans un centre-ville, le simple retrait d’une compagnie à monopole comme la SAQ a des répercussions directes sur l’achalandage des autres commerces, explique M. Savard. «Ces fermetures et ces déménagements renforcent l’éparpillement commercial, accélèrent la dévitalisation des centralités et perturbent leur équilibre socio-économique.»

Puisque la coalition environnementale évoque le champ lexical de «l’horreur», Métro a demandé quel aurait pu être le 13e exemple, celui qui porte malheur. «On a failli l’intégrer dans notre série noire. C’est un très bel exemple d’incohérence d’aménagement du territoire. On a préféré se concentrer sur des exemples existants, pas futurs. Mais sans contexte le tunnel Québec-Lévis à sa place assurément», souligne Christian Savard.

Nouvelle stratégie en 2022

Toutefois, Christian Savard se dit plutôt optimiste pour la future conversation nationale. «Le Gouvernement semble à l’écoute, des consultations devraient être lancées. On peut donc s’attendre à ce que les citoyens fassent valoir leurs voix.» L’objectif c’est que cette série noire cesse, dit-il.

La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Mme Andrée Laforest a lancé, le 27 janvier dernier, une Conversation nationale sur l’urbanisme et l’aménagement du territoire. Celle-ci devrait mener à l’adoption d’une stratégie en avril 2022 puisque les travaux d’élaboration dureront 15 mois.

Québec consultera la population, les milieux municipaux et universitaires, les nations autochtones ainsi que les associations et les groupes impliqués dans le développement du territoire.

«Travaillons autour de ce qui nous rassemble, la fierté qui nous habite à l’égard de notre territoire, et bâtissons ensemble le cadre qui nous permettra de développer de manière cohérente notre Québec de demain», indiquait Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, lors de ce lancement.

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