COVID-19: longs délais pour se faire dépister à Montréal
Avant de savoir si on est atteint de la COVID-19 ou non à Montréal, il va falloir s’armer de patience. Que ce soit pour obtenir des tests rapides en pharmacie ou pour se faire dépister en centre, les files d’attente demeurent imposantes.
Lors de la visite de Métro mardi, trois pharmacies situées sur le boulevard Saint-Laurent, entre les avenues du Mont-Royal et des Pins, n’avaient plus de tests rapides en stock, et ce, dès le début de la journée. Les files d’attente devant d’autres pharmacies dans Le Plateau-Mont-Royal pouvaient atteindre de 30 à 40 personnes avant l’ouverture des commerces.
Les files d’attente sont toutefois plus courtes que celles de lundi, assure le président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), Benoit Morin. «On a eu droit à une journée historique. L’écho est assez positif même si ce n’est pas tout le monde qui le voulait qui a pu accéder à des tests.»
La plupart des pharmacies notent les noms des patients qui souhaitent recevoir une trousse de tests, et les ajoutent à une liste d’attente. Dans un établissement situé dans le Mile End, cette liste atteignait déjà 300 noms mardi matin. La demande est telle que certaines pharmacies réservent les tests aux personnes qui sont déjà leurs clients.
Un million de tests rapides doivent être livrés dans les pharmacies du Québec d’ici Noël. Chaque emplacement reçoit 108 boîtes par jour. Le gouvernement fournit des tests gratuitement à toutes les personnes âgées de 14 ans et plus. Les pharmacies ne peuvent toutefois pas distribuer plus d’une boîte par personne par période de 30 jours.
Privilégier les vulnérables
Dans leur effort de distribution, nombreuses sont les pharmacies qui séparent leur inventaire de tests en deux. Une portion est distribuée selon le principe «premier arrivé, premier servi», et l’autre, aux patients jugés plus vulnérables. Parmi ces personnes, on compte des personnes âgées ou prenant certains médicaments.
Quoi qu’il en soit, tous les Québécois qui souhaiteront effectuer un test rapide d’ici Noël pourront le faire, estime M. Morin. «Les trousses comptent cinq tests. Si on fait ça correctement, quelqu’un dans votre famille ou votre entourage aura un test pour vous», raisonne-t-il.
Si vous avez déjà obtenu des tests rapides avec l’école, n’allez pas en chercher d’autres en pharmacie. Laissez-en aux autres, attendez la prochaine vague de livraisons.
Benoit Morin, président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP)
Plusieurs pharmacies offrent la réservation d’ensemble de tests via leur plateforme web. Devant un achalandage inhabituel, les sites web des pharmacies Brunet et Jean Coutu ont connu des ratés hier. Mardi, les interfaces de ces bannières étaient à nouveau fonctionnelles.
«La quantité de tests est actuellement très limitée, mais de nouveaux tests continueront d’arriver au cours des prochains jours, indique-t-on toutefois sur le site de Jean Coutu. Nous vous invitons à revisiter le site sur une base régulière. Nous vous demandons d’éviter d’appeler en pharmacie.»
Il faut éviter d’appeler en pharmacie pour obtenir les renseignements sur les tests rapides, rappelle l’AQPP.
Achalandage important
Québec indique que seuls ceux qui présentent des symptômes qui s’apparentent à ceux associés à la COVID-19, comme de la fièvre, la perte du goût ou de l’odorat, de la toux ou un mal de gorge, doivent utiliser des tests rapides. Après avoir effectué le test, les personnes qui obtiennent un résultat négatif doivent s’isoler, attendre 24 heures et passer un second test.
Si le résultat est encore négatif, il est alors possible de reprendre ses activités habituelles, à condition que les symptômes ressentis disparaissent, ou s’amoindrissent. Les individus chez qui les symptômes persistent ou ayant obtenu un résultat positif doivent toutefois se rendre en centre de dépistage.
Plusieurs centres proposent des tests avec ou sans rendez-vous. Environ une quarantaine de personnes attendaient devant le site de l’Hôtel-Dieu de Montréal pour passer un test de dépistage, mardi matin. La situation est similaire partout sur l’île de Montréal.
Dans les établissements du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île, près de 3000 tests sont effectués chaque jour, soit 1250 de plus que la capacité habituelle du centre. Il faut patienter entre 24 et 96 heures pour recevoir son résultat. «Nous travaillons à augmenter davantage notre capacité et fonctionnons à plein régime pour répondre à la demande et ainsi dépister le plus possible», indiquent les communications du centre à Métro.
Les différents centres de santé sont à la recherche de personnel pour la vaccination ou le dépistage. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire sur la plateforme Je contribue.