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Pauvreté: le 600 $ et les baisses d’impôt n’aideront pas vraiment, dit un collectif

Banque alimentaire
Photo: Félix Hurtubise, Métro

Après l’annonce de la hausse du taux directeur de la Banque du Canada, François Legault a affirmé faire confiance à l’institution pour lutter contre l’inflation, un phénomène «très mauvais pour l’économie». «C’est indéniable que l’économie ralentit», a-t-il lancé dans un point de presse à l’Assemblée nationale. Il a rappelé ses promesses de campagne pour le portefeuille des Québécois. Ces mesures sont jugées inefficaces par le Collectif pour un Québec sans pauvreté.

Le gouvernement Legault a prévu envoyer avant Noël un chèque de 600 $ aux personnes dont le revenu est inférieur à 50 000 $. Une somme de 400 $ sera versée aux personnes percevant entre 50 000 $ et 100 000 $ annuellement. Cet engagement de 3,5 G$ concerne 6,4 millions de Québécoises et Québécois.

«Pour toutes ces personnes, c’est certain qu’une aide de 600 $ peut représenter un bon coup de pouce, mais un coup de pouce qui va dans la plupart des cas être consacré aux factures impayées, à l’épicerie, à l’achat de vêtements pour l’hiver qui approche. Quand on manque de tout à l’année, un chèque de 600 $ est bien vite dépensé», considère le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc.

Des centaines de milliers d’entre elles n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base au Québec. Avec la flambée des prix des derniers mois, elles sont obligées de couper un peu plus… dans ce qui leur fait déjà défaut.

Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté

Selon les Banques alimentaires du Québec, la demande de paniers a grimpé de 50% depuis le début de la pandémie, une situation aggravée par l’inflation.

Un risque de récession «grandissant»

Un des premiers projets de loi que proposera le gouvernement caquiste visera à limiter à 3% les hausses des tarifs gouvernementaux. Ce projet concerne la facture d’électricité, le renouvellement du permis de conduire ou l’immatriculation à la SAAQ, par exemple. François Legault a exprimé son souhait de faire adopter un tel projet de loi avant l’ajournement des travaux le 9 décembre prochain.

Pour soulager les Québécois, en campagne, la CAQ avait également promis des baisses d’impôt. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté y voit une privation de revenus qui pourraient servir à financer des mesures à long terme, notamment la hausse du salaire minimum.

«C’est indéniable que l’économie ralentit», a également commenté Eric Girard, ministre des Finances, lors d’un point de presse. Il croit que la Banque du Canada haussera son taux directeur jusqu’à 4% à la fin de l’année. La probabilité d’une récession au Québec l’an prochain serait de 50%, a-t-il affirmé. Si elle se confirme, elle pourrait mener à la perte d’un emploi et à une mise en situation de pauvreté pour de nombreux travailleurs.

«Faire des chèques, c’est pas la solution», expliquait à Métro Nathalie Elgrably-Lévy, économiste à l’Institut économique de Montréal (IEDM). Selon elle, alléger la fiscalité, comme compte le faire le gouvernement Legault, peut en revanche soulager les citoyens. Mais d’autres analystes craignent que des dépenses additionnelles de l’État en récession, dans l’assurance chômage, ou même avec des programmes de relance, soient suivies d’une politique d’austérité.

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