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C’est quoi ton klout?

Depuis que La Presse a publié son dossier sur les stars des réseaux sociaux, tout le monde se demande : «C’est quoi mon klout?» Sauf ma mère qui, elle, se demande sûrement : «C’est quoi ça, une kloutch?»

Le klout est un outil servant à mesurer l’influence d’une personne sur les réseaux sociaux en lui attribuant, à l’aide d’algorithmes complexes, basés sur les différentes interactions du sujet sur Twitter, Facebook, LinkedIn et autres réseaux, un score de 1 à 100. Cette information est publique, et, contrairement à votre salaire, n’importe qui peut connaître votre klout.

N’importe qui peut donc aussi se vanter de son klout, ce qui en fait également un outil permettant aux vedettes du web d’atteindre la consécration. À défaut d’être vraiment connues, elles peuvent enfin te dire quelque chose comme «mon klout est plus gros que le tien».

Mon opinion sur la chose?

Faudrait pas virer fou avec ça. Bon, vous allez me dire :«Tu dis ça juste parce que t’as pas un aussi gros klout que Le Détesteur» (sauf ma mère, qui ne connaît pas Le Détesteur). Je n’embarquerai pas dans ces querelles enfantines.

Reste que le klout, c’est un peu n’importe quoi. Il n’y a pas si longtemps, le score de Barack Obama était en deçà de celui de blogueurs notoires. Aujourd’hui, celui de Véronique Cloutier (65) n’atteint pas celui de Katerine-Lune Rollet (72). Mais demandez pour le fun à Véronique Cloutier combien vaut la mention d’une marque de vêtements sur son site internet? Quoi que voudraient croire les stars du web, dont l’influence auprès de leur public cible est très réelle, au Québec, les vedettes du petit écran continuent à avoir plus d’impact sur matante Irène, et même sur votre beau voisin d’à côté.

Car si l’algorithme qui mesure votre degré d’influence sur le web demeure un mystère, un rapide survol des «influenceurs» majeurs du Québec selon klout permet de constater que passer plus de temps à jaser sur Twitter qu’à accomplir des tâches constructives dans la vraie vie est garant d’un bon klout. Comme si klout était une sorte d’autiste des réseaux sociaux qui ne prenait pas en compte le fait que, la vie, ça se passe aussi à l’extérieur de l’internet.

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Juste à côté de ce sujet, l’ONF a récemment produit un excellent webdocumentaire expliquant comment se forment des mythes tels que «Tequila Heineken» et «Mon père est riche» sur la Toile, grâce à des influenceurs qui jouissent certainement d’un bon klout. Comme quoi, la notoriété, on peut l’obtenir de toutes sortes de façons, et faire toutes sortes de niaiseries avec. La question de ma mère (qui n’a aucune idée de qui est Momo) : «C’est quoi, ça, un webdocumentaire?»

onf.ca/mythes

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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