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Pour la cause ou la casse

Ça commence pour la cause, ça se termine dans la casse. La passion du hockey, la rigueur gouver-nementale, la quête de justice sont à la base de bonnes raisons pour se mobiliser. Des moments où, pour des motivations ludiques ou politiques, les gens se rassemblent autour d’intérêts communs.

En Angleterre, des mères se sont réunies pour protester contre la mort d’un homme de 29 ans à la suite d’une intervention policière. Aujourd’hui, dans des quartiers de Londres et un peu partout dans le pays, on incendie des entreprises et vole des citoyens sous prétexte que tout se justifie.

En Grèce, la volonté d’une population de passer un message clair à son gouvernement et aux précédents s’est embrasée. Des manifestations intergénérationnelles et pacifiques se sont métamorphosées en affrontements. Tous n’approuvent pas. Il fallait voir ces jeunes, sacs à ordures en main et la larme à l’œil, ramasser les débris. Leur message ne serait pas entendu. Ce qui allait faire la une des bulletins d’information ne serait pas leur version de l’histoire, mais celle des dommages causés par les rassemblements.

À Vancouver, la passion du hockey s’est transformée en mur de la honte. Une soirée qui devait être sans histoire s’est transformée en brasier. On devait célébrer la performance d’un club de sport; les fans avaient afflué.

À chacun de ces événements, le même pattern. Des gens se mobilisent pour faire entendre leurs voix et d’autres prennent en otage leur cause pour poser des gestes gratuits. Et plus souvent qu’autrement, pour détruire le bien commun et le bien d’autrui.

Il se trouve toujours quelqu’un pour expliquer le geste ou le justifier. Tenter de justifier l’injustifiable ne sert pas davantage la cause de ceux qui au départ voulaient porter leur message. À Londres, certains parlent de l’iniquité et de la pauvreté, des mesures d’austérité imposées par le gouvernement pour expliquer la violence. Si le contexte économique londonien peut offrir une explication, comment expliquer les tristes événements de Vancouver?

Pour chacun de ces événements, il y avait à l’origine de bonnes motivations. Pourtant, ils se sont transformés en catastrophe. Les racines cette violence varient sûrement, mais on trouve un dénominateur commun : la colère d’un petit groupe. On n’a pourtant pas besoin de s’exprimer en détruisant.

Depuis plusieurs années, les nostalgiques des années 1960 crient à la démobilisation des populations envers une cause. De nos jours, on a l’amère impression qu’un rassemblement qui dérape devient une excuse pour des casseurs qui souhaitent piller leurs voisins. Comme quoi la différence est bien mince entre la cause et la casse. Ceux qui pensent que Montréal est à l’abri ont la mémoire bien courte…

– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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