Passion Montréal
Qu’ont en commun Thomas Menino, Susan Golding, Ed Rendell et Richard Caliquiri? Ce sont des maires de grandes villes qui ont su relever le défi de relancer leur ville. Boston, San Diego, Philadelphie et Pittsburg figurent parmi les villes étudiées par Jacques Ménard et le Boston Consulting Group pour définir les meilleures pratiques et offrir un nouvel élan à Montréal.
Le rapport Créer un nouvel élan pour Montréal présente 10 propositions pour inspirer la métropole dans sa relance. Car, si la ville croît, sa croissance au cours des 15 dernières années a été moindre que celle de villes comparables. Une pente glissante qui risque de la faire décliner dans les palmarès internationaux. Pendant ce temps, l’écart se creuse.
Ce rapport arrive à point nommé. Il faut dire qu’il n’y a pas si longtemps, il n’y aurait pas eu d’écho. Car, pour recevoir de telles recommandations, on a besoin d’un receveur de ballon qui peut le porter. Le 3 novembre dernier, les Montréalais ont élu un nouveau conseil municipal. Ce faisant, ils ont remis les compteurs à zéro et permis à la ville de sortir de sa torpeur. Depuis, le climat est radicalement différent. Ce qui ne peut qu’être bénéfique après les perquisitions et les arrestations autour de l’hôtel de ville.
Cette nouvelle ambiance municipale est attribuable au conseil et particulièrement au nouveau maire Denis Coderre. Après 100 jours, la magie opère toujours. Il habite le rôle et celui-ci semble taillé sur mesure pour lui. Hyperactif, il multiplie les actions. Sans surprise, il n’hésite pas à prendre d’assaut toutes les tribunes pour partager sa passion de Montréal. Lui qui connaît bien le Québec sait d’instinct qu’il doit multiplier les appuis pour atteindre ses objectifs.
Il n’hésite pas à tendre la main à ses adversaires pour faire progresser des dossiers. C’est le cas avec Richard Bergeron pour le projet de recouvrement de l’autoroute Ville-Marie. Cette attitude constructive lui permet de rompre avec l’image de politicien traditionnel qui lui collait à la peau.
Le Québec doit aimer sa métropole et comprendre que son développement ne se fait pas au détriment des régions. Montréal représente à elle seule 53 % de son PIB. Et comme pour ces grandes villes qui sont parvenues à se relancer, elle doit avoir un élu qui saura s’inspirer des grandes conclusions du rapport et rendre contagieuse la passion de Montréal. Espérons que la campagne électorale provinciale qui s’annonce permettra de mettre à l’avant-plan l’avenir économique de la métropole. L’avenir économique du Québec y est intimement lié.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.