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La SPCA veut interdire les chiens attachés 24h/24

Le gouvernement du Québec a annoncé mercredi l'imposition de règles strictes concernant les chiens dits dangereux. Photo: Shutterstock
Morgan Lowrie - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – La Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal demande au gouvernement québécois d’interdire l’enchaînement 24 heures sur 24 des chiens dans la prochaine révision de sa législation sur le bien-être des animaux.

La SPCA lance donc mardi une campagne pour conscientiser les gens sur les chiens enchaînés qui, selon l’organisme, sont plus enclins à être blessés ou négligés et sont plus exposés aux éléments. De plus, le fait d’être toujours au bout d’une chaîne crée davantage de problèmes psychologiques.

Les chiens ont besoin d’être en contact avec d’autres animaux et des gens, a fait valoir Sophie Gaillard, avocate et coordonnatrice de campagnes pour la SPCA.

D’après Me Gaillard, environ le tiers des plaintes que reçoit l’unité d’enquête sur la cruauté animale concerne des chiens en chaîne.

Plus tôt cette année, Québec a déposé un projet de loi qui ferait passer le statut des animaux de «biens meubles» à «êtres doués de sensibilité».

La SPCA espère donc faire inclure dans le projet de loi 54, qui sera débattu cet automne en chambre, l’interdiction de l’enchaînement en permanence ou des règlements.

Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, tout comme quelques municipalités au Canada, ont récemment adopté des mesures pour interdire le fait de laisser un chien au bout d’une chaîne en permanence.

En plus des inquiétudes sur le bien-être de l’animal, note Me Gaillard, enchaîner un chien peut avoir des conséquences sur la sécurité publique, car les chiens attachés attaquent plus souvent les humains ou d’autres chiens, puisqu’ils sont moins socialisés et qu’ils ne peuvent fuir ce qu’ils perçoivent comme une menace.

Bernard Saucier, président du Club d’attelages de chiens du Québec, croit que de telles campagnes sont basées sur un manque de compréhension. M. Saucier souligne que ses chiens sont plus en santé et plus heureux lorsqu’ils sont attachés dehors tous ensemble, que dans la maison.

Les chiens de traîneau sont souvent gardés dehors, attachés mais en groupe.

«Mes chiens sont dans un parc, ils ont chacun leur territoire, ils socialisent avec leurs amis, courent autour de leur niche, font une sieste, ils peuvent uriner quand ils veulent, a-t-il énuméré. Ils font plus d’exercice dehors qu’en restant couchés dans la maison toute la journée.»

À cela, Me Gaillard réplique que les chiens de traîneau sont tout de même privés d’interaction sociale parce qu’ils ne peuvent se toucher et sont rarement laissés en liberté.

M. Saucier admet que ses chiens ne peuvent se toucher, mais ils sont parfois détachés pour jouer en petits groupes.

D’après lui, les campagnes contre l’enchaînement viennent de gens bien intentionnés mais qui prêtent à leurs animaux des caractéristiques humaines.

«Il n’y a pas un chien de maison qui soit plus en santé que les nôtres», a-t-il dit.

La SPCA de Montréal a mis sur pied un site Web, coupelachaine.ca, où les gens peuvent signer une pétition à l’intention du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Pierre Paradis.

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