Mon ado est-il normal? Guide de survie

Pas évident de passer à travers la crise d’adolescence à l’ère des réseaux sociaux et d’Internet. Trois spécialistes des ados proposent des pistes de réflexion pour maintenir une saine relation parent-enfant.

À lire
Votre ado et la techno
Votre ado, ses amours, ses amitiés
Votre ado «sur la go»
Votre ado au boulot
Votre ado et la famille
Votre ado à l’école

Nos intervenantes
Marie-Hélène Dagenais, Direction du programme jeunesse au Centre jeunesse de Montréal – Institut universitaire
Christine Bellefeuille, Intervenante à la Maison des jeunes le Squatt à Ahuntsic
Anick Claveau, Éducatrice au Centre jeunesse de Laval

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Votre ado et la techno

M.-H.D. C’est l’occasion de faire l’éducation sexuelle des jeunes et de répondre à leurs questions plutôt qu’ils aillent chercher l’information sur des sites «olé olé». Les ados sont forts pour créer des relations virtuelles, mais ça développe des problématiques comme des phobies sociales.
C.B. C’est important de prendre connaissance des différentes applications. On entend beaucoup parler des jeunes filles qui fuguent, plusieurs parents ont réalisé qu’elles avaient un deuxième compte Facebook caché. Peut-être que votre ado n’a pas envie que ses parents voient tout. En même temps, s’il se pose cette question-là, il devrait réfléchir à ce qu’il publie. Je crois que c’est important d’en parler.
A.C. Avoir 11 ans, ce n’est pas comme avoir 16 ans et je ne pense pas qu’un pré-ado ait besoin de ça (un téléphone intelligent). Il y a moyen de bloquer des sites et d’exercer un contrôle. Il n’y a aucune raison de ne pas connaître les applications. Tout se passe là-dessus (réseaux sociaux) maintenant. Les classes ont des groupes, les organisations sportives, l’aide au devoir, etc.

Conseils:
– Demander le mot de passe de ses comptes.
– Être ami Facebook ou le suivre sur les autres réseaux.
– Placer l’ordinateur dans une salle commune (salon, salle de jeux).
– Fermer le wi-fi après une certaine heure.

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Votre ado, ses amours, ses amitiés

M.-H.D. Si le parent s’intéresse à ce que fait l’ado depuis longtemps, la sexualité ça se parle sans complexe. Ça se peut que l’ado soit gêné, mais il faut lui dire qu’on est préoccupé pour sa sécurité. Qu’on veut en parler avec délicatesse.
C.B. La relation avec les paires est très importante. Ils veulent s’identifier à un groupe. On peut les inviter à la maison pour avoir une vue d’ensemble sur ses fréquentations. On peut se présenter à ses amis. Il est important d’aborder nous-mêmes le sujet des amours. Des fois, les jeunes pensent que leurs parents n’ont pas envie d’en parler.
A.C. Rencontrer leurs parents, c’est peut-être un peu trop, mais s’ils ont 11-12 ans et qu’ils découchent, oui on se permet de le faire. On a le droit de demander qu’un adulte soit présent.

Conseils:
– Avoir le numéro de téléphone des parents de ses amis.
– Éviter la question «as-tu un chum/une blonde». Essayer plutôt «tu me parles souvent de lui/elle…»
– Si un ami de votre ado refuse de vous rencontrer, posez-vous des questions.

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Votre ado «sur la go»

M.-H.D. Le cadre est là pour être négocié. Des fois, votre ado s’oppose au cadre et c’est correct. L’ado n’est pas moins normal parce qu’il brise un couvre-feu. Ça se discute. Si on sait où il est, avec qui, et qu’il veut rentrer une heure plus tard, c’est ok.
C.B. L’encadrement sécurise l’adolescent même si, sur le coup, il peut ne pas être d’accord! C’est important qu’il y ait des conséquences s’il déroge aux règles. S’il n’y a pas de conséquences l’ado va se demander: «Pourquoi je le ferais? Mes parents s’en foutent.»
A.C. C’est important de savoir en tout temps où il est. Il faut bien expliquer que ce n’est pas dans le but de le surveiller, mais une question de respect. C’est essentiel de donner une heure de retour et il faut être présent quand il rentre question d’évaluer son état.

Conseils:
– Imposer un couvre-feu.
– Instaurer une habitude d’informer lors de ses déplacements (par texto).
– Favoriser la transparence, éviter l’attitude de «police».

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Votre ado au boulot

M.-H.D. C’est de se demander qu’est-ce qu’il fait avec cet argent-là, qu’il travaille ou pas. Il faut s’intéresser à ses goûts et ses choix et se questionner quand il arrive avec des articles hors de son budget.
C.B. Travailler permet de faire des découvertes et d’expérimenter la vie. Le premier emploi vient avec de l’argent et un premier budget, c’est une opportunité de prendre le temps de s’asseoir et de parler d’économie. Avec le temps, il faut responsabiliser le jeune et l’amener à être autonome.
A.C. S’ils travaillent, je sais combien d’heures ils font et combien ils gagnent. Huit à dix heures par semaine, c’est suffisant. Ça leur fait de l’argent de poche et ils ont le temps de faire leurs travaux scolaires.

Conseils:
– Imposer une limite de retrait par jour sur sa carte débit.
– Si un achat semble dispendieux, demander de voir les factures.

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Votre ado et la famille

M.-H.D. Du temps de qualité, c’est un temps de partage. Les moments clés, ce sont les repas. Le temps de qualité, ça se passe au quotidien, pas juste une fois de temps en temps.
C.B. Du temps exclusif avec son ado, c’est important, mais ça peut être très simple. Ça peut être de l’emmener à l’épicerie. Ça donne l’occasion d’être seul avec lui et de l’écouter.
A.C. Je crois que ça prend des moments privilégiés. Il faut respecter qu’il y ait des choses qui appartiennent juste au père et à l’ado ou juste à la mère et à l’ado. Le temps de qualité est un temps d’échange. Il faut passer par leurs passions, leurs champs d’intérêts.

Conseils:
– Mettre des activités à l’horaire sur le calendrier.
– Un ado silencieux est normal, un ado qui s’isole est plus inquiétant.
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Votre ado à l’école

M.-H.D. Il faut être vigilant face aux ados qui ont des difficultés scolaires, car souvent ils prennent des dérapes. Un parent ne doit pas juger le choix de carrière de son enfant et surtout ne pas l’imposer.
C.B. C’est important de parler de l’école, tout autant que les autres sujets.
Il ne faut pas mettre de pression. Il a le droit de ne pas savoir à 16 ans ce qu’il veut faire comme métier. C’est normal! Il faut qu’il sache que ce n’est pas définitif et qu’il peut changer d’idée en cours de route.
A.C. Dans notre commission scolaire (région de Mirabel) toutes les informations sont sur Internet. Les résultats des travaux, les résultats des examens. On peut directement communiquer avec les enseignants par courriel. S’il y a des problèmes, il faut prendre le temps de discuter avec l’enseignant. Il faut encourager son ado à rester à l’école qu’il choisisse la voie universitaire ou la voie professionnelle.

Conseils:
– Souligner les réussites.
– Assister aux rencontres de parents.