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Le PQ se relèvera, dit Pauline Marois

QUÉBEC – L’ex-première ministre Pauline Marois, marraine politique de Pierre Karl Péladeau, a déclaré lundi que le Parti québécois saura se relever de son départ d’ici à la prochaine élection générale de 2018.

Mme Marois a reconnu dans une entrevue téléphonique que le PQ se retrouve dans une situation difficile, avec la possibilité d’une deuxième course à la direction depuis le dernier scrutin.

«C’est sûr que ce n’est jamais facile, pour une formation politique, qui vient de faire un choix d’un chef, de devoir recommencer le processus», a-t-elle dit.

Mais selon l’ex-première ministre, qui a convaincu M. Péladeau de faire le saut en politique, tous les départs des chefs précédents ont provoqué leur part de tumulte.

«C’est toujours des événements difficiles pour le Parti québécois, peu importe les départs, dans des moments de grande tension, que ce soit M. (Jacques) Parizeau, André Boisclair, Pierre Marc Johnson ou M. (René) Lévesque, a-t-elle dit. Mais ce parti est un grand parti qui a beaucoup de résilience, qui a beaucoup de capacité de rebondissement.»

«Triste», Mme Marois a affirmé qu’elle comprenait la décision de M. Péladeau, élu chef il y a moins d’un an, de quitter pour des raisons familiales.

«Il a fait ce qu’il pouvait, ce qu’il devait, a-t-elle dit. Il est arrivé des événements dans sa vie, qui sont devenus des incontournables pour lui.»

M. Péladeau, actionnaire de contrôle du conglomérat Québecor, s’est rapproché du PQ au moment où, en avril 2013, le gouvernement de Mme Marois l’a nommé à la présidence du conseil d’administration d’Hydro-Québec.

Un an plus tard, quelques jours après le déclenchement de la campagne électorale, M. Péladeau a annoncé sa candidature aux côtés de Mme Marois, dans la circonscription de Saint-Jérôme, où il a déclaré, le poing levé, sa foi souverainiste.

Durant cette période où elle l’a côtoyé, Mme Marois était au courant des difficultés personnelles de M. Péladeau, avec sa conjointe l’animatrice de télévision Julie Snyder, avec qui il a renoué, durant l’été 2014.

«J’espérais que ça allait s’être tassé, a-t-elle dit. Quand il est arrivé en politique, il venait de sortir d’un moment un peu difficile. Il était revenu en couple avec Julie, et je pense que j’avais un peu aidé, étonnamment. Julie m’avait parlé, ils suivaient ensemble une thérapie. Je l’avais incité durant la campagne électorale à ne pas lâcher.»

L’ex-premier ministre Bernard Landry, qui avait appuyé la candidature de M. Péladeau, a affirmé qu’il avait eu la chance de pouvoir concilier son engagement politique avec sa vie de famille.

«Dans le cas de Pierre Karl et Julie, ça n’a pas pu être comme ça, a-t-il dit. Il devait penser aux enfants, surtout que ça devenait insupportable.»

Selon M. Landry, les péquistes ont suffisamment de temps d’ici la prochaine élection pour trouver un nouveau chef.

Mme Marois a estimé que la course au leadership pourrait être plus courte que la dernière afin de tenir compte de l’échéance de 2018.

L’ex-première ministre n’a pas voulu analyser davantage l’impact de ce départ pour le PQ, alors qu’il y a quelques semaines, le chef caquiste François Legault affirmait que des députés péquistes pourraient se joindre à sa formation.

Le démission de M. Péladeau est «immensément triste», a déclaré lundi le leader parlementaire caquiste, François Bonnardel.

Dans une entrevue téléphonique, M. Bonnardel n’a pas voulu spéculer sur les retombées du départ de M. Péladeau pour la Coalition avenir Québec (CAQ).

«Je ne suis pas là du tout, je suis immensément attristé pour le gars, pour sa famille, pour lui et ses enfants, a-t-il dit. Ce qui va se passer dans 48 ou 72 heures, on pourra en refaire une autre analyse.»

La coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, a également estimé, lors d’une conférence de presse à Montréal, qu’il était trop tôt pour analyser les conséquences politiques de ce départ pour le mouvement souverainiste.

«Les mouvements lorsqu’ils sont importants et enracinés, peu importe lesquels, survivent au départ d’une personne significative, a-t-elle dit. Le départ de M. Péladeau est certainement pour le PQ difficile à encaisser, mais je ne doute pas un instant que le mouvement souverainiste continuera à faire son travail.»

M. Legault s’est dit touché, lundi, par le choix que M. Péladeau a fait de quitter ses fonctions pour des raisons familiales.

«La famille doit toujours être notre priorité, a-t-il dit dans un communiqué. C’est ce qu’il y a de plus important après tout et je souhaite de tout coeur à Pierre Karl Péladeau de retrouver ses proches qu’il aime tant.»

Le premier ministre Philippe Couillard a remercié M. Péladeau pour sa contribution à la démocratie québécoise.

«La décision qu’il a prise aujourd’hui est le fruit d’une réflexion douloureuse qui l’a mené à choisir sa famille avant son projet politique, a-t-il dit dans un communiqué. Le bien-être de nos proches, de nos enfants, est ce que nous avons de plus précieux.»

Le conglomérat Québecor a également réagi à la démission de M. Péladeau, dont la situation d’actionnaire de contrôle de l’entreprise avait suscité la controverse.

«Nous prenons acte de sa décision de se consacrer à sa famille et lui témoignons toute notre amitié et notre soutien dans les circonstances», a indiqué l’entreprise dans un communiqué.

Pour le maire de Québec, Régis Labeaume, M. Péladeau a pris la décision d’éviter que ces enfants aient une enfance aussi difficile que la sienne, séparé de sa famille.

«Je sais quelle vie il veut pour ses enfants et je sais qu’il ne veut pas que ses enfants aient l’enfance qu’il a eue», a-t-il dit.

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