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Plus de cyclistes et moins d’accidents depuis 20 ans

Photo: Archives TC Media

Le nombre de cyclistes blessés gravement a chuté de 68% au Québec depuis vingt ans et ce, malgré le fait que la communauté a gagné 600 000 nouveaux adeptes pendant la même période.

Dans l’étude que Vélo Québec a réalisé en 2015, L’État du vélo au Québec, dont les résultats ont été rendus publics mardi, il est mentionné que 315 cyclistes étaient blessés gravement à tous les ans, de 1991 à 1995. Vingt ans plus tard, ils étaient en moyenne 101 à être frappés annuellement par des véhicules routiers.

Le nombre moyen de cyclistes morts en déplacement est aussi à la baisse, a constaté Vélo Québec dans son étude. Ils étaient 29, de 1991 à 1995, et, vingt ans plus tard, ils sont environ 17 à mourir annuellement dans un accident de vélo.

Pendant que de plus en plus de cyclistes étaient épargnés sur les routes du Québec, ils étaient de plus en plus nombreux à enfourcher un vélo. De 1995 à 2015, le nombre de cyclistes a crû de 16,7%, bondissant de 3,6 à 4,2 millions. Près de la moitié de ceux-ci (1,9 millions) utilisent leur vélo pour des déplacements utilitaires.

«Ce qui explique [la baisse de victimes cyclistes], c’est qu’on a quintuplé le nombre d’aménagements cyclables», a dit le directeur de la recherche à Vélo Québec, Marc Jolicoeur. Le réseau cyclable québécois compte aujourd’hui 12 000 km de voies cyclables, ce qui fait que la moitié des déplacements à vélo se fait dans un environnement spécialement conçu pour les cyclistes et le tiers, dans des rues où la circulation automobile est restreinte.

«Les gens veulent être à l’aise dans leurs déplacements, a ajouté M. Jolicoeur. C’est ce qui fait que c’est important d’avoir des voies cyclables et d’avoir des rues avec de la modération de circulation.»

Pour l’élu responsable des dossiers touchant le vélo dans l’administration du maire Coderre, Marc-André Gadoury, ces conclusions de l’étude de Vélo Québec démontre que la Ville est sur la bonne voie.

«Depuis le début de l’année, il n’y a pas de décès [de cycliste] à Montréal, a-t-il souligné. Au printemps, habituellement, il y en a toujours. Pour moi, la baisse des accidents graves et le fait qu’il n’y a pas d’accidents graves, c’est encourageant.»

Plus les cyclistes sont nombreux sur la route, plus ils sont en sécurité, croit pour sa part la conseillère de Projet Montréal, Marianne Giguère. «La masse critique fait en sorte qu’on est mieux considéré sur la rue», a-t-elle dit.

Mme Giguère pense que la Ville doit mettre les bouchées doubles dans l’agrandissement du réseau cyclable et miser surtout sur la qualité des infrastructures. «Il manquerait pas grand chose pour faire exploser cette part modale, a-t-elle lancé. Le potentiel est là et il faut en faire plus.»

Si la sécurité entourant les cyclistes a été rehaussée, la vélo est toujours perçu comme un mode de transport dangereux, d’après la présidente-directrice générale de Vélo Québec, Suzanne Lareau.

«Si on a un Code [de la sécurité routière] avec un principe de prudence et si on change la donne sur la route, ça va convaincre bien des gens qui n’utilisent pas le vélo à des fins de transport de pouvoir l’utiliser», a-t-elle dit.

La réforme du Code de la sécurité est attendue pour l’automne prochain. Le ministre des Transports, Jacques Daoust, a entretemps inclu dans son projet de loi 100 des dispositions pour hausser les amendes données aux automobilistes après un emportiérage ainsi que pour proscrire les dépassements des cyclistes par des automobilistes à distance de moins de un mètre.

Retombées économiques du vélo
Au Québec, le cyclisme engendre annuellement des retombées économiques de 1,2G$, d’après l’étude de Vélo-Québec, qui se penche pour une première fois sur l’aspect économique du vélo.

  • Dans les dernières années, les ventes de vélo et de tous les accessoires nécessaires ont été chiffrées à près de 500M$ alors que le cyclotourisme a entraîné des dépenses d’environ 700M$. Les recettes fiscales atteignent près de 215M$ par année.
  • Le cyclisme est à l’origine de près de 10 000 emplois au Québec.

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