Hausse de la consommation «excessive» d’alcool au Québec

Éduc’alcool déplore «l’indifférence complète du gouvernement» face à la consommation excessive d’alcool, qui est en hausse au Québec depuis 15 ans.

Un rapport de l’Institut national de santé publique publié mercredi rapporte que 28,4% des buveurs d’alcool du Québec ont dépassé au moins une fois en 2014 la limite hebdomadaire de 15 verres chez les hommes et de 10 chez les femmes, ou celles de 3 verres par jour pour les hommes et 2 verres pour les femmes. La proportion de cette consommation considérée «risquée» était de 25% en 2001.

D’autre part, le pourcentage de buveurs ayant eu une consommation excessive, c’est-à-dire qu’ils ont pris cinq verres ou plus en une seule occasion, au moins une fois par mois, est passée de 18,2% à 22,9%.

Les jeunes de 18 à 24 ans sont ceux qui consomment le plus de façon excessive, avec un taux de 44%. D’autre part, les femmes et les personnes âgées de 65 ans et plus sont les groupes dont la consommation excessive a le plus augmenté.

Le rapport de l’INSPQ souligne que l’accessibilité économique est le facteur le plus important de la consommation d’alcool, et que l’augmentation des prix est un bon moyen pour réduire ces problèmes. Il rappelle également que la consommation d’alcool peut avoir des conséquences sur la santé, «notamment en tant que facteur de risque du cancer du sein et de plusieurs maladies chroniques».

«Quand on regarde le débat public, on n’entend pas la moindre préoccupation du gouvernement pour des questions de santé publique. On parle de donner les meilleurs prix possibles, de rendre plus accessible, mais c’est le contraire qu’il faudrait préconiser», a fait valoir Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool, qui estime notamment que le prix de la bière est trop bas.

Environ 82% de la population du Québec boit de l’alcool, une proportion qui est restée stable dans les 15 dernières années.