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Se faire construire à Montréal : encore possible?

Alors que plusieurs nouveaux propriétaires cherchent le condo ou la maison idéale pour vivre leur vie dans le confort, d’autres souhaitent encore faire construire leur nouvelle demeure. Mais est-ce toujours possible à Montréal?

Marc a 39 ans et est travailleur autonome. Comme il passe la majeure partie de son temps à la maison, il était primordial pour lui de trouver un endroit tranquille qui ne lui causerait pas de tracas. «Je voulais du neuf afin d’éviter les problèmes de construction ou encore de plomberie et d’électricité, dit-il. Je voulais aussi avoir l’Å“il sur ce qui allait se faire.»

Il est donc parti à la recherche d’un terrain où il pourrait faire construire sa nouvelle demeure. Après avoir trouvé quelques lots désolants ou difficiles à obtenir, Marc s’est finalement résigné à faire affaire avec un contracteur pour ensuite emménager dans un condo.

«J’ai cherché sur internet les projets de construction et vérifié que le contracteur était membre de l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec Inc. (APCHQ), explique Marc. C’est ce qui m’a finalement mis en confiance.» La garantie proposée par l’APCHQ couvre en effet tout défaut de construction pour les trois ans suivant la date de vente. Cette même garantie demeure durant toute la période où le contracteur est propriétaire de l’immeuble, donc jusqu’à ce qu’il ait vendu toutes les unités.

Si trouver un terrain vacant pour se construire une maison neuve s’est avéré un processus trop laborieux pour Marc, François Gagnon, bachelier de l’Université de Montréal en urbanisme et étudiant au DESS en gestion, affirme qu’il existe encore à Montréal des lots qui sont susceptibles d’intéresser les particuliers. «Autant au centre-ville à Saint-Michel, à Pointe-aux-Trembles ou dans le West Island, il y en a encore qu’on peut acheter», lance-t-il.

Comme l’a constaté Marc, c’est plutôt par la suite que ça se complique. «Acquérir le terrain n’est pas un problème en soi, dit-il. Il s’agit d’un échange, comme pour l’achat d’une maison. La complication vient au moment où l’acheteur veut se faire construire.»

Beaucoup de détails
Ainsi, aller chercher un permis auprès de la municipalité, respecter le zonage, avoir accès aux services d’aqueduc et d’électricité, respecter les normes pour les hauteurs, le gabarit, la marge de recul, le taux d’occupation du sol et même parfois l’architecture sont tous des détails à penser. Et c’est encore plus complexe si le sol est contaminé, d’où l’importance, selon M. Gagnon, de connaître l’état du site, sa valeur et les services municipaux qui sont à proximité.

Outre ces nombreuses procédures, le coût des terrains peut être élevé, croit Patrice Groleau, propriétaire de l’agence McGill Immo­bilier. «Dans les secteurs intéressants, les terrains vacants sur lesquels cons­truire sont déjà exploités ou sont hors de prix, dit-il. Les gens qui avaient des terrains les ont développés ou vendus au courant du boom immobilier des dernières années. Ceux qui les ont gardés vont souvent les développer eux-mêmes. Pourquoi donner ce profit potentiel à un autre?»

D’autant plus que si l’on cherche à se faire construire une maison isolée, il est plus intéressant d’en rénover une existante, monétairement parlant, à cause des coûts de construction élevés.
Si la croyance veut que les terrains vacants à Montréal soient inexistants, c’est donc plutôt la patience et le portefeuille des acheteurs qui sont mis à rude épreuve.

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