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Plus aucun accès aux 250M$ de QuadrigaCX ?

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Alors qu’elle était déjà au cœur d’une polémique, la plateforme d’échanges vancouvéroise QuadrigaCX a demandé la protection de ses créanciers. Et selon un affidavit déposé le 31 janvier auprès de la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, QuadrigaCX aurait «gelé» l’équivalent de 250M$ canadiens.

«Une demande de protection des créanciers a été déposée afin de nous permettre de régler les problèmes financiers importants qui ont affecté notre capacité à servir nos clients», affiche en ce moment le site.

Déjà affectée par des problèmes de liquidités, la «cryptobourse» ne parviendrait désormais plus à localiser et sécuriser ses importantes réserves financières. Dans la déclaration sous serment, Jennifer Robertson, l’épouse du PDG et fondateur de QuadrigaCX décédé en décembre dernier, a indiqué que la plateforme disposait de 70M$ en monnaies fiduciaires et de 180M$ en cryptomonnaies (essentiellement des bitcoins, litecoins et ethers).

Mais elle a surtout indiqué que le défunt patron était «l’unique responsable du traitement des fonds». Les entités de Quadriga ne possèdent pas de système de gestion de la trésorerie ni de comptes en banque. Les membres de l’équipe n’auraient dès lors que peu de chances d’accéder aux portefeuilles de stockage à froid (cold wallets, des réserves hors ligne pour réduire les risques de piratages et de vol).

Autrement dit, les quelque 115 000 utilisateurs de Quadriga risqueraient de ne jamais revoir leur argent. car une seule et même personne – à présent décédée –  gérait les flux de cryptomonnaies entre portefeuilles.

Les clients se plaignaient déjà depuis longtemps du manque de communication de la part de la direction, mais les irrégularités se sont dernièrement accumulées à un rythme trop soutenu, selon eux. Le 26 janvier, le site a été mis en «pause temporaire» tandis que l’intermédiaire de paiements Billerfy invoquait l’impossibilité de trouver un partenaire bancaire. Une situation qui l’empêcherait ainsi de restituer 30M$.

Quatre autres fournisseurs de paiements retiendraient encore des fonds, notamment la banque digitale ontarienne WB21 dont l’équipe légale bloquerait près de 12M$ compte tenu de la «situation juridique».

Le document de QuadrigaCX remis à la Cour suprême se termine à ce propos par une demande afin que soit prononcée «de toute urgence» une suspension des procédures et ainsi éviter toute poursuite éventuelle.

«Cela donnera à Quadriga et à ses sous-traitants plus de temps pour retrouver les réserves de cryptomonnaies disponibles et pour négocier les traites bancaire», écrit Jennifer Robertson.

Sans quoi, «beaucoup, sinon tous» les clients pourraient subir d’autres dommages, a-t-elle encore insisté.

Mais ces derniers développements exacerbent naturellement les inquiétudes.

En vue de rembourser les utilisateurs, QuadrigaCX envisage vendre ses outils d’exploitation. «Plusieurs parties» auraient déjà approchées, évoque l’affidavit, sans mentionner qui sont les acheteurs potentiels.

La plateforme espère que le tribunal a convoqué une audience le 5 février pour confirmer l’arrêt de poursuites. En attendant, la firme de conseil Ernst & Young a été mandatée en tant que tierce partie indépendante pour superviser les activités dans un avenir immédiat.

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