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Carine au micro, à sa façon

Photo: Elaine Louw Graham/Collaboration spéciale

Placé sous le signe de l’amour, O La Si est un premier mini-album personnel et ensoleillé de la part de la tenace Carine au micro.

Originaire du Bénin et ayant vécu en France, Carine au micro vit à Montréal depuis 2004. Une intégration tout en souplesse de la part de cette grande voyageuse qui s’est notamment distinguée auprès des Imani Gospel Singers et dans The Mahalia Jackson Musical. Tout ce qu’il lui manquait, c’était voler de ses propres ailes, ce qui est venu tardivement.

«Avant, je me contentais un peu d’être dans un groupe, de faire des chœurs, de participer comme je pouvais, explique la chanteuse au bout du fil. J’avais déjà tenté de faire un projet solo, mais j’avais été un peu déçue par… disons, les attitudes et les manières de certaines personnes que j’ai eu à rencontrer. Alors, je me suis dit que si c’est ce qu’il faut pour pouvoir faire un projet, je suis mieux de ne pas le faire, car tout le monde a ses limites. Ce sont mes musiciens qui m’ont poussée à le faire. Je n’étais plus toute seule comme la première fois.»

C’est là qu’est né O La Si, un EP de cinq chansons centré autour de thèmes amoureux, dont la traduction française signifie «Tu vas grandir». Un mantra à appliquer devant tous les événements douloureux qui l’ont façonnée. «J’utilise ma musique pour me guérir moi-même», confie la principale intéressée.

«Quand on donne un spectacle, on ne sait pas qui est présent dans la salle. Il peut y avoir un employé de nettoyage à côté d’un directeur de compagnie. Ils sont tous là et ils se comprennent dans la musique.» – Carine au micro

Grande admiratrice d’Angélique Kidjo, de Miriam Makeba et de Faada Freddy, Carine au micro n’hésite pas à chanter en mina, un dialecte du Bénin qui, mélangé à sa voix enchanteresse, fait un effet fou.

«Il n’y a pas beaucoup de personnes qui font de la musique dans cette langue au Québec, reconnaît-elle. Plus jeune, j’écoutais des chansons sans rien comprendre à ce qui était dit, car elles étaient en anglais. J’étais capable de ressentir des émotions, de dire ce que j’aimais ou pas. La musique est rassembleuse, car on n’est pas forcé de tenir compte de la langue pour ressentir une émotion.»

Toutes les musiques sont «du monde»

O La Si est un disque riche qui combine le jazz, la soul, le gospel, le r’n’b et la musique africaine. Une symbiose de textures et d’influences qui risque malheureusement d’être étiquetée «musique du monde». «C’est une expression qui n’a pas vraiment de sens, affirme Carine au micro. Le blues fait partie du monde, tout comme le rap.

Toutes les musiques sont des musiques du monde. Quand on ne sait pas comment l’appeler, c’est juste une façon de classer les musiques de telle sorte qu’on n’ait pas trop à se casser la tête.»

Infos

O La Si
Lancement mercredi O Patro Vys en formule 5 à 7
Entrée libre

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