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François Papineau: une semaine En thérapie

Photo: Denis Baumont/Métro

«Écouter les autres, c’est un acte d’amour», confie François Papineau. Dans notre télésérie coup de cœur de la rentrée, l’acteur donne de l’amour tout plein à ses patients, tout en tentant de recoller les morceaux de sa vie brisée. Entretien.

La semaine est mouvementée pour le psychologue Philippe Jacob (François Papineau). Le lundi, son bureau est investi par une séduisante étudiante en médecine qui a de sérieux soucis relationnels (Bénédicte Décary). Le mardi, c’est un pilote de l’armée de l’air arrogant qui débarque en trombe dans son cabinet (Alexandre Goyette). Le mercredi, cas délicat, une jeune gymnaste aux idées suicidaires tente de le convaincre que tout va bien et qu’elle n’a vraiment, vraiment pas besoin d’être là (Laurie Fortin-Babin). Le jeudi, jour mouvementé, un couple brisé qui s’engueule sans arrêt passe l’heure à se chicaner devant lui (Macha Limonchik et Sébastien Ricard). Et puis le vendredi, ouf, c’est à son tour d’aller consulter sa psy à lui (Élise Guilbault) parce que, sérieusement, il n’en peut plus.

Décidément, ce thérapeute de génie, considéré comme l’un des meilleurs de la ville, ne prend jamais de repos. «Ce gars-là, c’est un pilote de jet!» observe avec passion François Papineau lorsque nous le rencontrons à l’Excentris pour discuter de cette série extrêmement attendue. «Ce n’est pas un psychologue qui doit simplement s’occuper de petits cas normaux, non. Il doit conseiller des personnes qui ont de grands besoins : une gymnaste de calibre olympique, un pilote de chasse, une anesthésiste… La vie d’autres personnes peut être en jeu si ces derniers ne vont pas bien.» Le seul souci, c’est que le thérapeute lui-même est lentement en train de perdre le contrôle sur sa propre existence. À la maison, ça va mal, ses repères n’en sont plus. Bref, tout dérape. «Il y a plein de monde dans son avion, mais il est préoccupé par tellement d’affaires qu’il pilote très mal», souligne son toujours excellent interprète.

Adapté de Be Tipul, concept israélien qui a fait sensation dans sa version originale, et un tabac dans sa version américaine [In Treatment], En thérapie fait mentir tous ceux qui croient qu’une bonne émission ne se passe pas d’explosions, de carambolages et d’une surdose de flash-back. Le cadre demeure assez statique et le décor est presque toujours le même, du moins dans les cinq premiers épisodes que nous avons pu visionner. La plupart du temps, on se retrouve soit dans le bureau du psy, soit dans le bureau de sa psy à lui. Il y a beaucoup, beaucoup de très bon texte (signé Nadine Bismuth), et le réalisateur, Pierre Gang, privilégie les plans rapprochés, grâce auxquels on peut lire la détresse, la colère et toute une gamme d’émotions dans les yeux des intervenants. Le langage corporel joue un rôle crucial, car la seule image qui vient appuyer le récit des patients, c’est celle de leur visage ou de l’homme auquel ils se confient. «Ça fait longtemps que je suis convaincu que cette forme-là se peut, observe à ce sujet François Papineau. J’ai longtemps rêvé de faire du théâtre à la télé et je trouve qu’il y a un peu de ça là-dedans. C’est fascinant. C’est comme quand t’es petit et que tes parents te racontent des histoires : tu vois toutes les images! Quand les patients expliquent ce qui leur est arrivé, c’est sûr que chaque téléspectateur a des images spectaculaires qui apparaissent dans sa tête!»

D’où l’importance pour lui d’être constamment à l’écoute de ses patients, ou plutôt de ses partenaires de jeu, afin de bien réagir, au bon moment, avec la bonne émotion. D’ailleurs, François Papineau avance que, s’il y a une chose qui est similaire entre les métiers d’acteur et de psy, c’est bien cela. «L’écoute, c’est quelque chose qui vient avec notre job anyway. Dans un huis clos pareil, la meilleure chose qu’un acteur puisse faire, c’est réagir à ce que l’autre lui donne. Et ça, on ne le fait pas toujours dans la vie. Parfois, quand je regarde la télé, je trouve que ça paraît. Les gens suivent leur plan de match plutôt que de se mettre au service de l’autre.»

Celui que l’on retrouvera cet automne sur les ondes de Radio-Canada dans Unité 9 et au théâtre, avec Momentum, dans Dishwasheurs, de Morris Panych, remarque pour conclure qu’En thérapie est un projet on ne peut plus «dans l’air du temps». «Ce n’est pas pour rien que les gens s’intéressent à cette série et qu’on en retrouve diverses adaptations dans le monde! Je crois que c’est tellement bien construit, tellement symbolique, que c’est devenu un véritable outil thérapeutique social…»

En thérapie
Sur les ondes de TV5
Du lundi au vendredi à 22 h
Dès le 10 septembre

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