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Unité 9 aux portes du pénitencier

Photo: Radio-Canada

Au cours du visionnement des deux premiers épisodes du téléroman à grand déploiement Unité 9, nous avons été plongée dans un univers féminin rude et complexe. Avant-goût d’une série portée par une distribution impeccable.

«Ce qu’on est n’a rien à voir avec ce qu’on a fait.» Cette phrase que lance Shandy (Suzanne Clément) à Marie (Guylaine Tremblay) juste avant leur incarcération résume bien l’esprit d’Unité 9. Un téléroman rentre-dedans qui nous plonge dans la rude réalité des détenues, du personnel et de «ceux qui restent dehors».

En effet, plutôt que de se concentrer sur les crimes qui les ont menées là où elles sont, cette série nous propose tout d’abord de mieux connaître les femmes qui les ont perpétrés. «Je me suis très peu intéressée à l’acte criminel. L’acte lui-même ne m’intéressait pas vraiment», confiait l’auteure Danielle Trottier (La promesse) lors d’une table ronde qui s’est déroulée hier à Radio-Canada.

C’est par le personnage de Marie que l’on entre dans l’univers carcéral. Ayant commis un délit dont les détails nous seront révélés au fil des épisodes, cette mère de deux enfants se voit condamnée à sept ans derrière les barreaux. Au centre de détention de Lietteville, elle aboutit à l’Unité 9. «Les unités, ce sont comme des petites maisons toutes équipées; on est six femmes [à y vivre] ensemble», expliquera à la nouvelle venue la vétérante (Micheline Lanctôt), qui a perdu sa liberté il y a 24 ans.

La réalisation des premiers épisodes est signée Jean-Philippe Duval. On retrouve d’ailleurs dans la facture visuelle la manière soignée du cinéaste qui nous avait offert l’excellent Dédé, à travers les brumes, dédié au regretté leader des Colocs. La suite sera réalisée par Louis Bolduc (Belle-Baie, Les Boys…). Mais les deux hommes affirment que bien qu’ils soient deux réalisateurs, le tournage «n’a pas été fait de façon séparée; le travail se fait en complicité». On notera aussi la direction artistique de Louise-Marie Beauchamp et les costumes de Jean Philie qui donnent exprès à l’ensemble un look froid, oppressant.

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Fabienne Larouche, qui produit un autre auteur pour la première fois depuis Les Bougon, observe que, selon elle, Unité 9 a, en quelque sorte, une «perspective féministe». «C’est une gang de filles qui ont commis des gestes et qui doivent s’affranchir», explique-t-elle. La distribution de haut calibre réunit d’ailleurs la crème des actrices. Ainsi, Céline Bonnier se glisse dans la peau d’une détenue que l’on devine émotionnellement instable.

«Les barreaux, ils sont dans nos têtes», lance-t-elle à une Marie étonnée par l’absence de grillage dans les fenêtres. On retrouve aussi Ève Landry, que l’on avait notamment vu au théâtre dans Caligula (Remix). La jeune actrice personnifie ici avec aplomb une bad girl qui terrorise les intervenantes et ses compagnes d’unité… du moins dans les deux premiers épisodes que nous avons pu visionner. Car Danielle Trottier rappelle qu’il ne faut pas se fier aux apparences. «On a vraiment fait en sorte de ne pas aller là où vous pensez qu’on s’en va…»

Unité 9
Le mardi à 20 h
À compter du 11 septembre
Sur les ondes de Radio-Canada

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