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Kreesha Turner: Rapide et dangereuse

Geneviève Vézina-Montplaisir, Métro

Après avoir terminé ses études secondaires, Kreesha Turner a fait un pacte avec ses parents. Elle se donnait cinq ans pour qu’il se passe quelque chose de significatif dans sa carrière de chanteuse. Si rien ne bougeait, elle s’inscrirait à l’université. Ces cinq ans ont fini de s’écouler en juin, cinq ans pendant lesquels la chanteuse originaire d’Ed­mon­ton a travaillé fort pour parfaire son art et pour offrir son premier album, Passion, qui mélange le R&B, la pop et le jazz.

Mais pour en arriver là, il a d’abord fallu que Kreesha découvre qu’elle pouvait chanter! Jusque-là, elle avait été une danseuse aguerrie. C’est une année passée en Jamaïque chez sa tante, à 15 ans, qui lui a fait voir qu’elle avait des aptitudes pour le chant.

«Le chant, ça fait partie de la culture jamaïcaine, ex­plique la jeune femme qui a maintenant 23 ans, de passage à Montréal pour la deuxième fois. Tout le monde chante là-bas. Vivre dans ce pays et être exposée à ça m’a poussée à m’inscrire dans une chorale. Je me suis alors rendu compte que je pouvais chanter et j’ai voulu continuer.»

À son retour, cette enfant d’un père canadien et d’une mère jamaïcaine, termine ses études secondaires et n’a qu’une chose en tête : se tailler une place dans l’industrie de la musique. Kreesha suit des cours de théâtre, de chant, de piano et de guitare. Elle fait aussi partie d’une chorale gospel et ensuite jazz. Elle enregistre les chansons qu’elle a composées dans un studio et commence à faire des spectacles sur la scène hip-hop underground d’Edmonton. De 2003 jus­qu’en 2005, elle fait des spectacles tous les vendredis et samedis dans des clubs de la ville.

«J’ai aussi participé à plusieurs concours, ajoute-t-elle. Celui qui m’a fait connaître était organisé par la radio locale, 91,7 The Bounce. Le prix consistait d’enregistrer quatre chansons avec le réalisateur et auteur de Vanc­ouver Hip­joint. Ç’a été le début de tout, parce qu’une des chansons Bounce With Me a été remarquée par Chris Smith, le gérant de Nelly Furtado, qui est aussi devenu le mien.»

Le pouvoir de la télé

La belle histoire de Kreesha ne s’arrête pas là. Elle a beau faire de la musique, il faut bien qu’elle soit entendue. La chance semble être de son côté parce que la pièce Bounce With Me se retrouve dans des séries américaines comme Gossip Girl, Entourage et Lipstick Jungle. Il y a aussi le roi des potins, Perez Hilton, qui a parlé de Kreesha sur son site internet, une publicité sans précédent pour la jeune chanteuse.

«Perez Hilton a eu une grande influence sur ma carrière, souligne-t-elle. J’ai eu 20 000 hits sur ma page My Space la journée où il a fait mention de moi. Il a un marché international, alors il m’a fait connaître à l’extérieur du Canada. Il y a aussi d’autres de mes chansons qui ont joué dans Desperates Housewives et Ugly Betty. Quand les gens entendent la chanson à la télé, ils n’y portent par trop attention, mais après, quand ils l’entendent à la radio, ils ont l’impression de la connaître. Ils font alors de la recherche sur l’internet.»

La Rihanna canadienne

Différents médias ont même baptisé Kreesha, «la Rihanna canadienne», un surnom qui semble plaire à la jeune chanteuse.

«C’est excitant quand tu regardes tout ce que Rihanna a accompli malgré son jeune âge, affirme l’Albertaine. Elle participe aux campagnes de publicité pour Cover Girl, elle a fait la page couverture de plusieurs magazines, elle se produit partout dans le monde. Ce serait vraiment une bénédiction de me rendre là où elle est rendue.»

En attendant, Kreesha peut se vanter du fait que sa chanson Don’t Call Me Baby est certifiée or et que son album sort aux États-Unis en janvier 2009. Ce lancement sera une grosse étape pour la chanteuse car si, au Canada, elle s’est déjà fait un nom, de l’autre côté de la frontière, elle fera face à une féroce compétition.

«C’est un plus grand défi pour une Canadienne de percer aux États-Unis, parce qu’ils ont un bassin de population plus grand, dit-elle, consciente de la difficulté. Mon but a toujours été de faire une musique que tout le monde aime, pour toutes les cultures, alors c’est que je vais continuer à faire.»

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