Huit spectacles marquants d’Osheaga
Le 13, chiffre chanceux? Les superstitions entourant ce nombre n’ont certainement pas empêché la 13e édition du festival Osheaga de se dérouler comme sur des roulettes. Malgré la chaleur, les mélomanes rassemblés au parc Jean-Drapeau ont été comblés. Métro a sélectionné huit performances qui resteront longtemps dans les mémoires.
Florence and the Machine
Pas besoin d’être un fan de la première heure pour apprécier le talent époustouflant de la chanteuse britannique Florence Welch et de ses «Machines». Son énergie flamboyante, son aura magnétique et sa belle voix puissante ont eu raison des moins convaincus.
Aérienne, flottante, Florence a arpenté la scène avec une grâce indescriptible: on l’aurait crue portée par le vent, ne s’arrêtant que pour souffler un peu. Et, exploit, elle a réussi à convaincre tout le monde d’éteindre son téléphone afin de vivre «une expérience». Survoltée, inarrêtable et pieds nus, elle a marché dans la foule, entonnant Delilah. Notons la prestation, pour la première fois devant public, de South London Forever, puis, pour couronner le tout, de What Kind of Man. Sans compter Big God et Shake it Out, en rappel. Cette femme a tout d’une déesse, et sa présence à Osheaga a conclu le festival sur un point d’orgue tout à fait grandiose. -Alexis Boulianne
Anderson .Paak
Le chanteur R’n’B, rappeur et batteur américain Anderson .Paak a épaté la galerie, samedi, avec un rap étonnamment rapide, plus que sur son excellent album Malibu, alors qu’il a commencé sa prestation avec Come Down, une de ses chansons les plus populaires.
D’un charisme sans bornes, Paak a reçu beaucoup d’amour de la part du public, rassemblé en masse devant l’une des scènes principales d’Osheaga. Une seconde, Paak se déhanche langoureusement, l’autre, il se lance sur sa batterie dans un tourbillon musical éblouissant. De loin un des artistes les plus à l’aise sur une scène, Anderson .Paak est en lui-même un spectacle qu’il ne faut absolument pas manquer. –Alexis Boulianne
St. Vincent
St. Vincent est une rock star, une vraie, à la fois guitariste hyper douée et performeuse du tonnerre. Sur scène, elle se donne à fond, au point où son rouge à lèvres déborde sur sa figure après 50 minutes de performance. Que ce soit en plein solo à genoux, dos au public ou encore les cheveux collés à la figure, le sourire aux lèvres, St. Vincent nous envoûte et nous en fait voir de toutes les couleurs, à l’instar de ses guitares qu’on croirait tout droit sorties d’un paquet de marqueurs fluorescents.
«Allô Montréal! C’est un miracle qu’on soit tous ici!» Oui, la sainte a produit ce miracle vendredi, ainsi qu’un autre: une immense percée de soleil a illuminé son spectacle en pleine journée grise. Amen. –Marie-Lise Rousseau
Bazzi
La jeune sensation de la pop est arrivée sur scène en début d’après-midi vendredi devant la première grosse foule de la journée, totalement en délire. Pendant presque une heure, le chanteur a enchaîné ses quelques pièces sous le regard amoureux de ses fans.
«Montréal, je crois que c’est le temps», a-t-il déclaré à un moment donné. Et tout le monde a compris. C’était le temps pour son méga hit, Mine. Plusieurs fois, il a tendu le micro à la foule, qui connaissait la chanson par cœur. Pour finir, il a demandé au public de chanter le dernier couplet de sa chanson a capella, avant de sortir de scène. Un moment de communion entre le chanteur et les festivaliers à donner des frissons (malgré la chaleur étouffante!). -Virginie Landry
Lykke Li
Ce n’était pas si triste, mais si sexy, ça oui, cette performance de Lykke Li. Vêtue de latex noir, la tumultueuse Suédoise a défendu son plus récent album, le bien nommé so sad so sexy, avec fougue et sensualité.
«Cette chanson est vraiment bonne pour fumer du pot, j’aimerais tellement en avoir», a-t-elle lancé à la foule vendredi avant d’entonner Just Like a Dream. Une fraction de seconde plus tard, une forte odeur de marijuana s’est répandue dans la foule. Sur scène, le son R’n’B de son nouvel album était parfaitement rendu, se fondant à merveille avec les nouveaux arrangements de ses succès passés, dont I Follow Rivers, chantée en chœur avec la foule, concluant cette performance enfumée en beauté. –Marie-Lise Rousseau
Kali Uchis
Royale, presque divine, Kali Uchis a eu droit à un accueil réservé aux plus grandes stars lors de son passage à Osheaga. L’Américo-Colombienne, séductrice au possible, est arrivée sur scène sous les applaudissements très enthousiastes d’une foule qui n’attendait qu’elle. Kali a eu droit à un public très attentif samedi (fait plutôt rare à Osheaga), qui connaissait les paroles de ses chansons par cœur.
Son R’n’B aux saveurs caribéennes mêlé de pop s’écoute facilement, et, sans avoir une grande voix, elle a su captiver son auditoire avec des mélodies faciles à chanter et à reconnaître. After the Storm, le simple de son dernier album, est un ver d’oreille terriblement efficace. -Alexis Boulianne
Ponctuation
Le groupe de rock québécois Ponctuation a délaissé ses racines punk garage dans Mon herbier du monde entier, son dernier album très rock sixties, beaucoup plus travaillé, qui sonne merveilleusement bien sur scène, les guitares s’entrelaçant, en symbiose, lors des solos.
«Merci de ne pas être allés voir Bedouin Soundclash», a lancé le leader du band, Guillaume Chiasson, en référence aux nombreux conflits d’horaire qui déchirent les festivaliers durant Osheaga. Les artistes québécois n’y ont pas eu la vie facile cette année: ils sont placés, presque toujours, en début de journée et doivent parfois compétitionner avec des groupes anglophones plus connus.
Toujours est-il que Ponctuation a livré la marchandise, samedi après-midi, restant principalement sur son plus récent album, mais glissant parfois dans son style débridé à la frontière du punk et du rock garage. -Alexis Boulianne
LaF
Les quatre gars de LaF en ont donné pour son argent à la mince foule rassemblée pour le premier show de la journée donné sur la scène des Arbres hier, relevant le défi de faire lever les festivaliers sous le soleil de plomb. C’est une prestation enjouée, un show bonbon et du rap de qualité qu’ils ont livrés, et c’est avec un grand sourire sur le visage que le public est reparti.
Un sans-faute pour la LaF, qui signait sa première présence à Osheaga. On a particulièrement aimé les tracks du dernier EP, Jello. Et soulignons en passant la qualité de la voix de Mantisse, affublé de son chandail de Megadeth, qui sonne super bien en live. On en veut plus! -Alexis Boulianne