Richard Desjardins, droit au cœur

Après avoir parcouru le Québec avec son spectacle L’existoire, Richard Desjardins s’arrête – enfin! – à Montréal pour cinq soirs dans le cadre de Coup de cœur francophone.

Il ne l’a pas volé, Desjardins, le Félix de Spectacle de l’année qu’il a raflé au gala de l’ADISQ dimanche dernier. Son passage mercredi au Club Soda, pour une rentrée montréalaise de cinq soirées, l’a certainement prouvé.

Après une première partie chaleureusement accueillie de la poète et performeuse Marjolaine Beauchamp, Richard Desjardins a fait son entrée sur scène avec Boomboom, après laquelle il a eu tôt fait d’avertir «les kodaks» que «les flashs, ça nous énarve!» Il ne faut pas s’y méprendre : le chanteur de Rouyn-Noranda était en très grande forme et d’excellente humeur.

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Tantôt à la guitare, tantôt au piano, l’artiste a offert plus d’une vingtaine de pièces tirées de ses différents albums, accompagné de ses épatants musiciens – Claude Fradette (guitares), Tommy Gauthier (violon, mandoline, batterie), Mélanie Auclair (violoncelle, banjo, voix), Jean-Denis Levasseur (saxophones, clarinettes et flûtes) et Karl Surprenant (basse et contrebasse). Tout à tour touchant (L’homme canon, Elsie) ou drôle (Roger Guntacker, Développement durable) l’homme à l’inimitable voix rocailleuse demeure encore et toujours engagé et pertinent, pendant et entre les chansons.

Généreux dans ses interventions, pince-sans-rire et ne mâchant pas ses mots, il ne s’est d’ailleurs pas gêné pour écorcher au passage le gouvernement Harper et ses politiques sur les armes à feu, la religion, les Premières nations et on en passe, ainsi que pour entretenir le public de l’organisme pour la protection des forêts Action boréale.

Et c’est après un « Bye bye mister Harper, God shave (sic) the Queen and f– you very much! » que Desjardins, seul au piano, a entamé en rappel la très attendue Tu m’aimes-tu, puis Jenny et Quand j’aime une fois… Une belle note sur laquelle terminer un spectacle qui nous est allé droit au cœur.