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Sally Field joue la femme d’Abraham Lincoln

Photo: 20th century fox

Sally Field fait partie de la distribution cinq étoiles du film biographique Lincoln.

Sally Field n’a pas fait de répétitions pour Lincoln, dans lequel elle personnifie Mary Todd Lincoln, l’épouse du 16e président américain joué par Daniel Day-Lewis. Qu’à cela ne tienne, les deux acteurs ont trouvé une façon bien particulière de s’apprivoiser mutuellement avant de se retrouver devant la caméra : texter dans la peau de leurs personnages! Métro a rencontré la lauréate de deux Oscars.

C’est vrai que Daniel Day-Lewis et vous vous textiez avant et pendant le tournage du film?
Oui. J’ai gardé tous les textos d’ailleurs. Je les ai imprimés et je vais les conserver à jamais. Nous avons répété l’exercice pendant tout le tournage. Daniel m’écrivait quand je venais de tourner des longues scènes. Ces messages sont très chers à mes yeux et je ne vais jamais en révéler le contenu. Ils sont à moi, je les garde. C’est un peu l’attitude de Mary Todd d’ailleurs. Elle a brulé plusieurs lettres que M. Lincoln lui avait écrites. «Il est à moi», disait-elle.

De la même façon, ce que je partageais avec Daniel pendant le tournage m’appartient. Mais je peux vous dire que ses messages étaient merveilleusement drôles. Il y en a eu beaucoup, mais tout était concis. Et nous restions vraiment dans la peau de M. Lincoln et de Mary Todd. Au milieu de l’été, il a commencé à m’envoyer de courts poèmes. Et moi, j’étais très critique. «C’est comme ça que tu t’occupes?» lui demandais-je. Puis j’attaquais son manque d’intelligence ou son vocabulaire. [Rires]

Ça me semble difficile d’utiliser un langage d’une autre époque en textant…
Oui, ça l’est! Mais nous étions vraiment plongés dans une autre époque. Nous avons fait beaucoup de recherches. J’ai lu plusieurs lettres écrites à l’époque pour comprendre cette période et maîtriser le langage du temps. J’avais aussi en tête les mots du scénariste Tony Kushner. Alors, j’étais déjà bien à l’aise avec le langage de l’époque. Le défi, c’était de trouver ce qu’on allait se dire et non comment on allait se le dire.

Vous étiez-vous déjà prêtée à un exercice du genre avec un acteur?
Vous savez, je n’avais jamais joué un personnage aussi intensément et émotionnellement lié à une personne sans avoir répété avec l’autre acteur auparavant. Daniel et moi n’avons jamais répété avant le tournage. Dans la plupart des scènes que vous voyez à l’écran entre Mary et M. Lincoln, nous échangions les dialogues pour la première fois.

Et nous avons fait très peu de prises. Mais Daniel et moi avons déjà tourné dans beaucoup de films, vous savez. Nous avons de l’expérience. La bulle que Steven [Spielberg, le réalisateur] a créée pour qu’on reste imprégnés du monde de Lincoln a aussi rendu la chose très intéressante. C’était tout un défi, mais c’était une expérience fantastique.

La plupart de vos confrères de jeu ont dû composer avec une pilosité faciale pour le moins étrange. Heureusement, vous n’aviez pas ce souci…
Non, mais j’avais d’autres préoccupations. Comme prendre du poids pour le rôle.

Vous avez dit que Lincoln était très critique envers Mary Todd, particulièrement à propos de son poids.
C’est vrai. Il la piquait souvent à ce sujet. Mais il le faisait avec un certain sens de l’humour. Elle le menaçait souvent en disant qu’elle allait le quitter et trouver un autre homme, même après plusieurs années de mariage. Il lui disait : «T’es-tu pesée?» C’était dans une de ses lettres. [Rires] Pour le rôle, j’ai dû prendre 25 livres. C’était important pour moi. Je ne voulais pas porter de bourrures.

Et aujourd’hui, vous êtes magnifique.
Je n’ai plus mangé depuis. [Rires]

L’histoire derrière les textos
C’est Daniel Day-Lewis qui a texté Sally Field pour la première fois dans la peau de son personnage. «C’est son idée au départ, explique l’actrice. Au début, c’était tout un défi de rester dans le personnage et d’utiliser le langage de l’époque.

Si Field souhaite garder pour elle ses correspondances avec Day-Lewis, elle a quand même accepté de révéler un des messages qu’elle a envoyés à son partenaire de jeu quelques jours après le début du tournage : «Je sais que la tâche qui t’attend est énorme. Ma tâche à moi, c’est toi. C’est ma seule et unique tâche. Demain, je serai devant ta porte. Tu auras le choix de me laisser entrer ou non. D’une façon ou d’une autre, je ne partirai pas. En lieu et place de la voiture, tu trouveras tes souliers.» Une invitation directe pour une promenade. Qu’est-ce que Day-Lewis (ou plutôt Abraham Lincoln) a répondu? «D’accord.»

Lincoln
En salle vendredi

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