Plan B: enfin des nuances habiles
C’est jour de première sur ICI TOU.TV alors que l’attendue deuxième saison de la série Plan B débarque en entier sur la plateforme avec, en vedette, une Sophie Lorain en pleine maîtrise de ses moyens.
J’étais l’un des rares détracteurs de la première mouture que j’avais trouvé maladroite, mal écrite, caricaturale et sans profondeur au-delà de la bonne prémisse qu’était le voyage dans le temps. J’attendais donc cette deuxième saison avec des appréhensions et, je dois l’avouer, un peu de mauvaise foi. Avec la même équipe derrière le projet, je m’attendais à un peu la même chose.
Mes réserves se sont rapidement estompées durant le premier épisode. Cette fois, Plan B se signale par son côté nuancé et dramatique. Au centre, le suicide d’une adolescente et le deuil d’une mère en quête de réponses. Le choix de cette trame narrative est judicieux et, en s’éloignant de la banalité du désir amoureux et de l’appât du gain matériel, on exploite au maximum la portée d’une prémisse permettant l’omniscience et l’impuissance devant la vie qui fait son chemin malgré tout.
On joue avec un spectre d’émotions qui dépasse la peine ou le deuil et, enfin, on offre sur nos écrans des personnages qui ne sont pas tout blanc ou tout noir. Ils commettent des erreurs malgré les bonnes intentions et des bons coups ancrés dans la maladresse. Lorain, au cœur de ce récit, crève l’écran quand la fatalité la frappe au visage, littéralement.
La trame sonore est encore un brin trop insistante pour nous peinturer au rouleau les émotions et les liens sont parfois racoleurs, mais c’est plus facile d’être clément quand le fond et la forme de Plan B sont d’une telle qualité.
Chaque décision prise par les personnages nous investit un peu plus dans le récit et après deux épisodes, vous allez certainement vouloir dévorer entièrement cette courte saison de six épisodes.
Les essais et les erreurs de Plan B sont payants à l’écran et je dois rejoindre le concert d’éloges qui sera envoyé en direction de cette deuxième saison. Elle est de loin supérieure à la première et possiblement l’une des meilleures fictions de notre télé cet automne. Si la première n’a pas croisé vos écrans, soyez sans craintes, la deuxième est complètement indépendante et se visionne sans avoir vu tout le reste avant.
Fort heureusement.