Le magnétisme d’Emily Haines
«I’m just as fucked up as they say!» a entonné Emily Haines à son arrivée sur la scène du Centre Bell, hier soir. On ne sait pas si elle est «aussi fuckée qu’ils le disent», comme l’affirme la phrase clamée au début d’Artificial Nocturn, la première pièce de l’album Synthetica, mais, chose certaine, la charismatique chanteuse de Metric est bel et bien la bête de scène qui a souvent été vantée dans le monde musical.
Vêtue de noir, arborant des épaulettes argentées façon «fanfare futuriste», Emily Haines, entourée de Jimmy Shaw, de Joshua Winstead et de Joules Scott-Key, a enchaîné avec le tube Youth Without Youth du même disque, une main sur le clavier, l’autre sur le micro, sautillant en même temps…
Déjà, elle avait réussi à prendre possession de la scène. L’énergie était à son comble et n’a pas baissé quand ont suivi les Dreams So Real (Synthetica), Satellite Mind (Fantasies), Lost Kitten (Synthetica), Empty (Live It Out), Help I’m Alive (Fantasies)… La foule amassée au Centre Bell n’a pu résister au magnétisme de la blonde musicienne. Une bonne chose, puisque celle-ci ne s’est pas éternisée en bavardage avec la foule : un bref «Hello Montréal!» puis quelques remerciements en français se concluant par un : «I’m speechless!» Au rappel, après Monster Hospital, elle a prononcé quelques (charmantes) phrases en français sur la guerre.
Pas besoin de plus de mots : l’incroyable présence sur scène de Haines était largement suffisante pour créer la connexion avec le public. Constat supplémentaire, même ceux qui n’ont pas été convaincus par leur première écoute du disque le plus récent du groupe torontois risquent de l’entendre d’une oreille nouvelle après l’avoir vu joué sur scène, car c’est vraiment la scène qui rend le plus justice à la musique de Metric.