Les petits mondes d'Alexandre Poulin
À plusieurs reprises mardi soir, on s’est surprise à s’accouder sur la table, le menton appuyé les paumes, complètement emportée par les chansons du deuxième opus d’Alexandre Poulin, Une lumière allumée. C’est que l’auteur-compositeur a un talent particulier pour créer des petits univers, dans lesquels il a entraîné le public hier, à l’occasion de sa rentrée montréalaise.
«Moi, j’ai une lumière rouge qui s’allume assez facilement quand je pense à un sujet qui pourrait être traité de façon quétaine», a dit le chanteur entre deux pièces. On n’a pas de difficulté à le croire; dans la veine de plusieurs chansonniers trentenaires qui chantent leur vie et leurs préoccupations sociales, Alexandre Poulin se démarque par une facilité manifeste pour l’écriture. Il manie le verbe de façon très éloquente et imagée.
Dans l’atmosphère intime de L’Astral, idéale pour le genre de soirée à laquelle nous conviait Poulin, c’est entouré de deux musiciens – Mathieu Perreault et Karl Surprenant – que le jeune homme a offert les pièces de son deuxième album. Il a fait le choix judicieux d’habiller ses chansons d’une facture acoustique et épurée : on sentait d’ailleurs la griffe d’Éric Goulet, qui signe la réalisation de l’album, derrière les arrangements.
Des jeunes de la rue (La p’tite Rosalie) aux professeurs marquants (L’écrivain) en passant par la mort (La grande quête) et les voyages (Un bout de temps), le grand jeune homme à la dégaine de hippie ne réinvente peut-être pas la roue côté sujets à aborder, mais il nous charme par la façon dont il le fait. Alexandre Poulin affiche une énergie tranquille, un sourire désarmant et surtout, une sincérité touchante qui ont achevé de conquérir ceux du public qui ne l’étaient pas déjà.