Frisson des collines: l'été de mes 12 ans
Richard Roy avait une idée très précise de ce qu’il recherchait au moment d’entamer le processus d’audition pour dénicher la jeune vedette de Frisson des collines. «J’ai dit : « Je veux Monsieur Émile à 12 ans », raconte le cinéaste. J’avais besoin d’un petit baveux qui n’a pas la langue dans sa poche.»
La directrice de casting a vraisemblablement exaucé le vÅ“u du réalisateur en retenant les services d’Antoine Olivier Pilon, puisque sur le plateau de tournage du film, ce dernier rappelait à toute l’équipe le Guillaume Lemay-Thivierge du temps du Matou. «Antoine, c’est un naturel. On n’a pas l’impression qu’il joue. C’est ce qu’on disait de moi à l’époque de Monsieur Émile», raconte Guillaume Lemay-Thivierge.
Antoine Olivier Pilon a été choisi parmi plus de 1 500 enfants de son âge pour tenir le rôle-titre dans la comédie dramatique Frisson des collines. Il y incarne un préadolescent qui – à l’été 1969 – fait les 400 coups avec son meilleur ami (William Monette). Dans son petit village de Sainte-Agasse, il passe ses journées à fantasmer sur sa maîtresse d’école (Évelyne Brochu), tout en caressant le rêve un peu fou de partir à la rencontre de son idole, Jimmy Hendrix, au Festival de Woodstock…
«Frisson, c’est un p’tit gars plein d’énergie. C’est un p’tit bum, décrit Antoine Olivier. Quand il a une idée en tête, il ne l’a pas dans les pieds.»
Le monde du blondinet bascule toutefois lorsque son père (Patrice Robitaille) rend l’âme à la suite d’un bête accident de travail. Désespéré, il se tourne alors vers Tom Faucher (Lemay-Thivierge), un motard qui mène une vie de bohème dans sa roulotte installée aux abords de la route. Après Filière 13 et Le poil de la bête, l’acteur de 35 ans n’a pas tardé à se joindre à la distribution de Frisson des collines. «C’est formidable de pouvoir errer dans des univers différents, de changer de look chaque fois, explique-t-il. On m’a fait une proposition que je ne pouvais pas refuser. On m’a dit : « Tu vas te promener en Harley Davidson sans casque, tu vas jouer de la basse, tu vas te battre dans un bar, tu vas charmer les filles, pis tu vas développer une belle relation avec un jeune.»»
Avec Frisson des collines, Richard Roy signe son premier long métrage en français depuis Caboose, en 1996. Durant cette période, il a notamment signé deux séries (Le dernier chapitre, Le masque), en plus de tourner une dizaine de films pour la télé américaine, britannique et canadienne anglaise. «C’était un jogging extraordinaire. Ça m’a permis de ne pas perdre la main», précise-t-il.
Aux dires du réalisateur, qui cosigne le scénario du film avec Michel Michaud (Coyote) et Denis Thériault (Ramdam, Kaboum), Frisson des collines racontait une histoire trop personnelle pour qu’il choisisse de la livrer dans la langue de Shakespeare. Car, comme Frisson, Richard Roy a perdu son père à un très jeune âge. Comme Frisson, il a grandi à la campagne (à Saint-Agapit, près de Québec). Et comme Frisson, il en pinçait pour sa professeure. «Je la voyais dans ma soupe, se souvient-il. Quand elle écrivait au tableau, elle avait les fesses qui bougeaient!»
Le réalisateur tenait à faire de Frisson des collines un feel-good movie, un genre auquel il ne s’était jamais attaqué. «C’était une époque trop lumineuse pour brailler : le premier homme sur la Lune, la naissance du mouvement hippie, l’arrivée des Expos à Montréal… indique-t-il. Je ne voulais pas que les gens sortent du cinéma avec l’envie de se mettre une balle dans la tête. Je voulais qu’ils rentrent à la maison avec le sourire.»
Frisson des collines
En salle dès le 15 avril